Pourquoi optimiser un site web ?

Aucun doute possible, tout va bien dans le meilleur des mondes ! Sauf que... vous ne vous êtes pas forcément posé la question de la performance technique perçue par l’internaute lambda.

Temps de chargement, nombre de visiteurs, performance économique, empreinte écologique : 4 notions intiment liées


La « règle des 2 secondes », connues de tous les WebMaster professionnels est largement obsolète.

En Juillet 2009, durant l’Open Source Convention, Artur Bergman, VP of Engineering and Operations, du site Wikia expose un fait mesuré : 20% des visiteurs de son site abandonne une page nécessitant 4 secondes de chargement, alors que seulement 10% et respectivement 15% passent à autre chose lorsque l’attente est d’environ 1 seconde ou 2 secondes[1]. Google investigue aussi et la même année des résultats sont publiés (Speed Matters for Google Web Search) : le temps de chargement d’une page est véritablement significatif sur les abandons. Le programme Make the web faster est lancé et est aujourd’hui toujours actif. En Février 2012, Steve Lord titre un article de The New York Times : For impatient web users, an eye blink is just too long to wait. Il s’appuie sur les interviews de Arvind Jain, Ingénieur chez Google, et de Hayyr Hum, spécialiste Microsoft, pour expliquer que 250 millisecondes de délai de chargement en plus ou en moins, soit le temps de clignement d’un œil, peut représenter un avantage compétitif sur le Web. Pour Eric Horvitz, chercheur Microsoft, la « règle des 2 secondes », connues de tous les WebMaster professionnels est largement obsolète.

La première conclusion évidente est que, particulier ou professionnel, satisfaction de l’ego ou objectif économique, nous cherchons tous à augmenter le trafic sur notre site. Pour bien mesurer l’impact, Google estime que 400 millisecondes représentent 8 000 000 de recherches en moins sur son site[2] (sur un total de 3 milliards tout de même). À l’autre extrémité de la chaîne des valeurs, pour un particulier globalisant 100 visites en moyenne par mois, c’est au moins 20 visiteurs qui n’apporteront pas un commentaire élogieux, un backlink[3] ou un tweet sur votre blog et n’amélioreront donc pas votre ranking[4] tant recherché pour la promotion de votre site ! Autre argument concernant le ranking, il semble établi que Google accorde une préférence dans les dernières évolutions de son algorithme aux sites performants.

7% de conversion en moins et 2,5 millions de CA en moins.

D’un point de vue économique, les abandons de page représentent un manque à gagner certain. D’après une étude menée par KISSmetrics aux Etats-Unis, 2 e-consommateurs sur 5 abandonnent un site qui met plus de 3 secondes à charger et environ 1 sur 2 considère 2 secondes comme acceptable. Ceci se traduit par 4 internautes sur 5 qui chercheront une alternative (i.e. la concurrence) pour leurs prochains achats, 16% de satisfaction client en moins pour un délai de 3 secondes au lieu des 2 secondes attendues, et 44% de commentaires négatifs auprès de leurs connaissances. Pour les utilisateurs de smartphone, 1 sur 3 abandonne après 10 secondes d’attente. 1 seconde de délai se traduit donc par 7% de conversion en moins et, pour un site réalisant 100 000 $ par jour, un manque à gagner de 2,5 millions sur une année.

Ramené au marché français[5], qui connait une croissance de 20% de sites marchands sur le dernier trimestre 2012[6], nous parlons de 31,9 millions d’acheteurs Internet et d’une pratique en croissance de 5%, pour un prévisionnel supérieur à 45 milliards d’euros. Plus spécifiquement pour les ventes sur Internet mobile, la croissance est spectaculaire : +150% en un an (+18% sur T4 2012 par rapport à T2 2012). La perspective pour les fêtes de fin d’année est de 9 milliards d’euros, avec 70% des internautes prêts à acheter leurs cadeaux de Noël en ligne[7].

Donc, responsable dans un grand groupe, êtes-vous certain que votre plate-forme e-commerce est totalement rentable ? Un audit simple, ciblé et rapidement mené vous le garantira. Gérant dans le mid-market, ne ratez pas la fenêtre de la fin de l’année pour 1 seconde... d’autant que l’investissement consenti continuera à produire du CA ensuite !

Le chargement de données inutiles permettrait de chauffer 1 logement au gaz pendant 6 ans.

Et enfin, sans même être un spécialiste, nous comprenons raisonnablement qu’un site Internet peut-être ralenti par tout un  tas de données inutiles. GTmetrix a mené l’enquête sur les 995 sites à plus fort trafic au monde en 2010 : 23 pétaoctets de données sans valeur téléchargées chaque mois, soit 619 ans de téléchargement pour une personne équipée d’une ligne DSL ou encore pratiquement 5,5 millions d’heures de travail à patienter devant un écran.

Traditionnellement, un poste de travail standard consomme 100 Watts.heure. Tous calculs fait, 619 ans de consommation électrique d’un ordinateur équivaut à environ 242 GigaWatts.heure, soit la consommation de près de 89 000 foyers en France[8], plus que la ville de Tulle ou de Bastia (83 000 habitants[9]). Cela représente aussi la moitié de la production électrique nucléaire française et donc, sur une base de 20 g de CO2/kWh[10], l’équivalent de 108 tonnes de CO2, c’est-à-dire 1 logement chauffé au gaz pendant 6 ans[11].

1 second matters !

Au final, que l’on soit patron d’entreprise ou particulier, sensibilisé à notre impact environnemental ou pas, travailler l’optimisation d’un site Web n’est pas une facétie d’informaticien. En paraphrase, « 1 second matters* » !

Et maintenant ?

Dans un article à suivre (très rapidement), je vais vous exposer différentes règles, techniques et astuces permettant d’optimiser la performance de votre site.

Quel que soit votre statut, décideur, chef de projet, amateur éclairé ou débutant, vous y trouverez les éléments de base que vous pourrez utiliser comme guide pour mettre à disposition des internautes un meilleur site Web.

[1] Source
[2]
Source
[3]
Back-link : lien vers votre page depuis un site.
[4]
Ranking : position dans le résultat des recherches réalisées par un internaute.
[5]
Source : Baromètre du 3ème trimestre de l’audience e-commerceen France, publié par la FEVAD et Médiamétrie
[6]
Source : Les ventes sur internet devraient atteindre 45 milliards en 2012,
[7]
Source : Noël 2012 sur Internet : 70% des internautes ont l’intentiond’acheter leurs cadeaux en ligne,
[8]
Planetoscop.com estime la consommation d’une famille à 6 088 KW.h par an,
[9]
Source
[10]
J’ai utilisé un chiffre moyenné, car si EDF estime à environ 10 g de CO2/kWh, d’autres études dépassent les 60.
[11]
Source.
*
1 seconde compte !

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