Starlink : zoom sur l'alternative à l'ADSL d'Elon Musk

Starlink : zoom sur l'alternative à l'ADSL d'Elon Musk

Avec son offre d'Internet spatial, SpaceX veut offrir dans les zones blanches une connexion avec un débit allant jusqu'à 150 mégabits par seconde et une latence inférieure à 20 ms, y compris en mer.

Starlink est le projet d'Internet spatial de l'entrepreneur milliardaire Elon Musk. Annoncé en 2015 et géré par son entreprise aérospatiale commerciale SpaceX, Starlink vise à fournir une connexion Internet haut débit à travers le monde grâce à une constellation de 42 000 satellites placés en orbite basse d'ici 2027. Les lancements s'effectuent graduellement. En février 2018, deux prototypes de satellites ont été lancés et, depuis, les satellites sont mis en orbite par lots de soixante.

Plus de 5 400 satellites sont déployés à 550 kilomètres au-dessus de la Terre, dont 3 117 appartiennent à Starlink. Le service d'accès Internet par satellite recensait fin décembre 2023 plus de 2,3 millions d'utilisateurs dans le monde. Starlink va devoir faire face à la concurrence de Kuiper, le projet à venir de Jeff Bezos, et ses 3 200 satellites. Le fondateur d'Amazon n'est pas le seul concurrent : le projet anglais OneWeb a déjà été lancé et Facebook a aussi annoncé son ambition dans ce domaine. 

En France, Starlink a de nouveau le feu vert depuis le 2 juin 2022. L'Arcep a pu octroyer deux bandes de fréquence à Starlink pour relier ses satellites et ses utilisateurs finaux français. L'Arcep a lancé une consultation du public pour pouvoir accorder ce feu vert, et apporter une solution aux quelque 10 000 abonnés français, qui ont souscrit à l'offre, disponible depuis mai 2021.

Pour y accéder, les intéressés doivent s'inscrire au service sur le site de Starlink, indiquer leur adresse (qui ne pourra pas être modifiée) et commander une petite parabole avec trépied à installer à leur domicile dans une zone dégagée.

La qualité de réception dépend de stations relais. Une seule installation a pour l'heure été autorisée en France à Villenave d'Ornon, en Gironde. En France, trois sites devaient à l'origine accueillir les stations du service d'accès Internet à haut débit par satellite. Le projet d'Elon Musk prévoyait l'installation de neuf antennes à Saint-Senier-de-Beuvron (Manche), ainsi qu'à Gravelines (Nord), pour fournir sa connectivité spatiale. L'Arcep a confirmé leur abandon.

Pour se connecter au réseau Starlink, l'utilisateur doit acquérir le kit d'installation. Ce dernier contient le modem, le routeur et la parabole et est commercialisé à 634 euros. Le prix de l'abonnement, à l'origine de 99 euros par mois, a été réduit le 3 août 2022 à 50 euros par mois avec les frais de livraison gratuits. Il est désormais possible d'essayer Starlink pendant 30 jours et de retourner le kit Starlink pour un remboursement complet du matériel en cas d'insatisfaction.

En Amérique du Nord, les utilisateurs ne pourront plus dépasser 1 To de données téléchargées chaque mois. Pour aller au-delà de cette limite, les utilisateurs devront débourser 0,25 dollar par Go de données, soit 250 dollars pour 1 To supplémentaire. 

SpaceX promet un débit compris entre 50 et 150 mégabits par seconde, bien au-delà du seuil de 30 Mbits/s nécessaire pour basculer dans la catégorie du très haut débit en France.

En France, le média Les Numériques a réalisé "19 tests sur trois jours à différents moments de la journée qui ont abouti à un débit de 184 Mb/s environ en débit descendant".

SpaceX a ajouté Swarm à son site Starlink, lançant officiellement en novembre 2022 un service pour la connectivité de l'Internet des objets, pour 5 dollars par mois. SpaceX avait fait l'acquisition de Swarm, et de sa constellation de 120 satellites miniatures, en août 2021. 

Chaque satellite du Starlink ne pèse que 260 kilogrammes. Leur forme plate permet d'en placer 60 à l'intérieur d'une des fusées Falcon 9 de SpaceX pour les mettre en orbite. Chaque satellite comprend un panneau solaire pour son alimentation, quatre antennes pour les transmissions Internet, des lasers qui les relient à quatre autres satellites en orbite et des propulseurs ioniques qui utilisent du gaz krypton pour les maintenir en orbite.

Pour se connecter au réseau terrestre, le réseau Starlink a besoin de stations relais au sol. Equipées de dômes électriques et de grandes antennes, ces dernières s'appuieront en France sur des bandes de fréquence de 10,95-12,70 GHz pour transmettre un signal de l'espace vers la Terre et de 14-14,5 GHz pour faire le chemin inverse depuis les terminaux des utilisateurs.

Les utilisateurs doivent de leur côté disposer d'un kit comprenant une parabole, un trépied pour fixer cette dernière et un routeur pour le traitement des données et le partage de la connexion. Ce kit Starlink est commercialisé au prix de 499 euros.

Elon Musk veut démontrer l'intérêt de l'Internet spatial dans le secteur maritime. L'offre baptisée Starlink Maritime, donne accès pour 5 000 dollars par mois à Internet depuis la mer avec des débits allant jusqu'à 350 Mbit/s. "Des navires marchands aux plateformes pétrolières en passant par les yachts haut de gamme, Starlink Maritime vous permet de vous connecter depuis les eaux les plus reculées au monde, comme vous le feriez au bureau ou à la maison", indique l'entreprise sur son site. Pour bénéficier de l'offre, outre l'abonnement, il faudra débourser 10 000 dollars supplémentaires pour l'achat de deux antennes recevant le signal. 

Avis aux astronomes amateurs, les satellites sont visibles à l'œil nu dans le ciel à certains horaires. Le site Find Starlink permet de consulter les moments de visibilité des satellites en fonction de sa position. Lors des lancements, il est également possible de voir une succession de petits points lumineux formant une longue traînée blanche.

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