Comment Realytics mesure le ROI des publicités TV

Comment Realytics mesure le ROI des publicités TV La start-up permet à des annonceurs et agences média de calculer le ROI des publicités TV. Lancée début 2014, elle revendique une vingtaine de clients.

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Guillaume Belmas, CEO de Realytics. © Realytics

"Digitaliser le canal télé pour en mesurer la performance." C'est la promesse de la jeune pousse Realytics, passée par Le Camping en 2013 et qui a lancé sa plateforme au début de l'année. Sa technologie d'analytics en temps réel s'adresse aussi bien aux annonceurs TV qu'aux agences média, et calcule le retour sur investissement de spots publicitaires. "L'annonceur achète des GRP [Gross Rating Point, indicateur de pression publicitaire sur une cible visée, ndlr], mais un gros GRP n'est pas forcément synonyme de gros retour sur investissement, note Guillaume Belmas, CEO de Realytics. L'annonceur, lui, veut savoir si telle ou telle publicité TV génère du chiffre, et organiser son média planning en conséquence."

Suivre les potentiels clients sur plusieurs mois

Un "tracker analytics" est déployé sur le site de l'annonceur et analyse le trafic incrémental généré par les publicités TV : il suit les personnes qui regardent la télévision, voient passer la publicité et se rendent sur le site de l'annonceur via leur PC, smartphone ou tablette. "Realytics est capable de dire combien de visites supplémentaires un spot TV a généré dans les X minutes qui suivent sa diffusion", explique Guillaume Belmas. La start-up décrypte également le profil des visiteurs et l'annonceur ou agence média peut comparer les impacts des différents spots, des différentes chaînes ou horaires de diffusion. 

Surtout, dans un deuxième temps, Realytics continue de suivre les personnes qui se sont connectées après diffusion du spot TV, pour savoir quand elles reviennent sur le site, que ce soit une heure, une semaine, ou un mois plus tard, et quand elles convertissent. La start-up peut ainsi calculer le ROI de chaque spot publicitaire. Le contexte (programme télé, GRP...) est aussi analysé.

Realytics vise ainsi de plus en plus de pure-players qui utilisent désormais la télévision au même titre que le display ou l'e-mailing pour leur acquisition clients. Si l'impact des canaux numériques est facilement mesurable, celui des publicités TV l'est beaucoup moins. "Quand cinq ou six spots sont diffusés pendant la même heure, il faut des analytics précis, à la seconde, pour savoir lequel a le mieux marché, décrypte Guillaume Belmas." D'autant que la plus grande difficulté est ensuite de suivre les potentiels clients concernés. "Notre principale valeur est d'isoler les clients acquis via le canal télévisuel et de les suivre."

Rester indépendant des agences médias

Surtout, Realytics se targue d'un atout non négligeable sur nombre de ses concurrents : la start-up n'est adossée à aucune agence média : "Nous fonctionnons pour l'instant sur fonds propres et nous avons de toute façon vocation à rester indépendants vis-à-vis des agences médias", assure Guillaume Belmas.

La start-up compte neuf collaborateurs et va entamer une levée de fonds pour renforcer l'équipe sur la R&D. Lancée début 2014, elle revendique une vingtaine de clients, pure-players et annonceurs classiques, parmi lesquels des acteurs des secteurs des banques, assurances, mutuelles ou encore des sites e-commerce. Danone, Camif.fr ou Crédit Foncier font ainsi partie des premiers clients de Realytics.