La restauration d'entreprise doit se transformer pour adopter un modèle hybride

L'impact de la covid-19 sur la vie en entreprise est évident et la crise accélère la mutation du secteur de la restauration d'entreprise. Les acteurs traditionnels se retrouvent désormais dans l'obligation de changer leur modèle sous peine de s'effondrer et les solutions hybrides portées par des startups dessinent le futur de ce secteur.

Un modèle historique, désormais obsolète

Lorsque l’on évoque la cantine d’entreprise, des images de self-service, de salles immenses et froides hébergées dans des sous-sols éclairés aux néons nous viennent spontanément à l’esprit. Certes, la restauration collective a évolué ces dernières années pour proposer un environnement plus agréable et une plus grande variété dans ses menus, mais son statut de « lieu figé » demeure et ne suscite clairement plus l’enthousiasme des salariés. Ces derniers préfèrent se rabattre sur les nouvelles offres qui leur sont proposées par les Deliveroo, Just Eat, Frichti & Co. Entre se faire livrer son repas préféré au bureau, apporter son Lunch Bag, ou descendre au -1, faire la queue à la cantine pour finalement manger dans le speed un repas insipide : le choix est vite fait ! 

Ce qui était, il y a encore quelques années en arrière, le lieu de convivialité par excellence au sein de l'entreprise est donc aujourd’hui délaissé au profit de nouveaux modes de restauration. D’autant qu’avec la généralisation du télétravail, difficile pour les dirigeants de prévoir le nombre de couverts chaque jour. Dans ces conditions, maintenir une structure aussi lourde et coûteuse qu’un restaurant d’entreprise, nécessitant à la fois beaucoup d’espace et de personnels, semble incongru.

Offrir une restauration adaptée tout au long de la journée

Faut-il pour autant abandonner ses salariés aux seuls services de livraison ? Ce serait une erreur. Tout d’abord parce que cela représente un coût personnel relativement important pour les collaborateurs au quotidien. Ensuite, parce que l’alimentation reste un vecteur de lien social important et, qu’en agissant sur ce levier, la direction entretient la proximité et la convivialité au sein de son organisation. 

En revanche, avec la multiplication des temps sociaux dans l’entreprise et la dimension toujours plus collaborative des projets, cette restauration ne peut pas rester monobloc et n’être accessible qu’entre 12 h et 14 h. L’enjeu désormais est de gérer tous les moments de partage autour d’elle : le petit déjeuner, la pause-café, le déjeuner et le goûter. 

L’offre se fait donc plus flexible et s’adapte au fil de la journée. Le matin, de petits espaces snacking installés dans chaque étage du bâtiment proposent une offre de viennoiserie, de jus de fruits et de café. L’après-midi, celle-ci laisse place à des fruits frais, des gâteaux et du thé pour les petites fringales ou une pause gourmande entre deux réunions.

À l’heure du déjeuner, place à un espace chaleureux, confortable et design, conçu autour d’un bar à salade et de frigos connectés, dans lequel sont livrés chaque matin des plats cuisinés adaptés aux nouvelles tendances de consommation et aux goûts des actifs. Autant de lieux disséminés dans les locaux de l’entreprise, où les salariés prennent plaisir à se poser, à se réunir et à échanger. 

La restauration hybride : futur de la restauration collective

Cette offre hybride permet de réduire considérablement les coûts de personnel et de structure liés à une restauration classique d’entreprise, puisque tout est externalisé. Surtout, elle répond aux attentes des salariés qui souhaitent profiter d’espaces de détente conviviaux, ainsi que d’une offre alimentaire variée et de qualité à tout moment de la journée.

Si la traditionnelle cantine d’entreprise garde sa raison d’être pour les très gros sites de plus de 1 000 personnes, en dessous de ce seuil, les modèles hybrides, aujourd’hui principalement portés par des start-up vont clairement s’imposer dans les prochaines années. 

Cette évolution est inéluctable et tous les acteurs de la restauration d’entreprises doivent se transformer rapidement dans cette direction au risque de voir leurs parts de marché s’effondrer. Ce qui est certain, c’est qu’à court terme, de nouveaux champions européens ayant créé et adopté cette restauration hybride performeront. À la clé un marché estimé à 9 milliards d’euros, dont il serait dommage de se priver.