Au-delà des diplômes : ce qu'on ne dit pas aux entrepreneurs

Les cours et formations pour devenir entrepreneur vous disent-ils tout ?

L’entrepreneuriat fait aujourd’hui partie des cursus de toute école de commerce qui se respecte, il fait aussi l’objet de nombreux cursus complémentaires, cours du soir et formations continues, qui doivent vous en apporter des bases plus ou moins élargies. Si ces formations divergent tant dans la qualité de leurs enseignements que sur les débouchés qu’elles vous offriront, elles se rejoignent toutes dans les enseignements qu’elles dispensent et les matières qu’elles enseignent. Marketing, management, ressources humaines, toutes ces formations proposent un même tronc commun qu’elles personnalisent ensuite à leur manière, en approfondissant certaines matières ou en élargissant d’autres. Si toutes les formations ne se valent bien évidemment pas, leurs plaquettes se ressemblent elles bien trop souvent. 

L’expérience de nombreux entrepreneurs a néanmoins démontré qu’a ses enseignements parfois très traditionnels, il manquait une composante humaine. Pas qu’ils aient un jour manqué de cas pratiques ou autres, mais entreprendre relève bien plus souvent d’un sport de combat que d’une discipline académique. Face à cette réalité, il faut bien avouer que des cours de comptabilité ne suffisent pas toujours.  En réfléchissant à mon parcours, je me suis demandé ce que j’aurais aimé qu’on me dise à mes débuts. J’ai compris qu’un certain nombre de choses n’étaient pas aussi dissociées qu’on aurait voulu nous le faire croire. J’en ai trouvé trois, enfin six…

Savoir vendre et se vendre vont de pair

On vous apprendra à vous vendre, mais aussi à vendre votre produit. Et si les deux font sens, on oublie trop souvent d’expliquer qu’ils vont de pair, et doivent donc être pensés dans une même logique et un même esprit. 

Même le meilleur des produits ne se vendra pas tout seul. Il faudra pouvoir expliquer ce qui vous parait évident, et parfois vous heurter à des contradictions. Votre offre était-elle vraiment si unique ? Se démarque-t-elle réellement ? Autant de questions que seule une discussion avec vos clients pourra éclaircir. En plus de vendre vos services ou vos produits, il faudra savoir VOUS vendre, or, les deux sont liées. 

Dans une petite structure, beaucoup, si ce n’est tout, tourne encore autour de la personnalité du fondateur. Acheter une présentation d’une personne qui n’a aucune visibilité en ligne, ni références ou recommandations, n’est aujourd’hui pas une option pour beaucoup d’entreprises ou de particuliers. Le bouche-à-oreille et l’e-réputation sont encore de mise, à l’instar de la visibilité de la marque pour une grande entreprise, à la différence qu’une grande entreprise, établie et connue, n’a pas besoin de prouver sa crédibilité derrière sa marque – vous si.

Entreprendre est un sport (de combat)

Attention aux clichés, entreprendre, que ce soit à temps plein ou en marge d’une activité principale, peut s’avérer sportif et vous demandera en tout cas un mental de compétiteur. Faire face aux échecs et aux refus, savoir les dissocier de votre amour-propre et prendre du recul peut s’avérer un réel défi pour beaucoup si ce n’est tous. 

Face à cela, il ne s’agit pas juste de le savoir et de sortir marcher de temps à autre. Il faut savoir mettre en place une véritable hygiène de vie avec une alimentation et un rythme d’activité physique adaptés.  Pour ma part il s’agit de pratiquer du sport de manière régulière et poussée. Pas juste une simple marche de temps à autre. Il faut aussi se ménager une hygiène de vie en dormant et en mangeant convenablement autant que possible, conscient que ce n’est pas toujours faisable. Enfin, à titre personnel je suis un grand adepte de méditation – j’ai pour cela une application que me coache : Petit BamBou.

Il faut donc vivre son expérience entrepreneuriale comme une préparation sportive, physique ET mentale. Il convient également de faire preuve de la même rigueur et de la même détermination dans son quotidien qu’un athlète. En somme, il vous faudra une double détermination dans votre projet et dans votre rythme de vie, et là aussi, les deux sont indissociables.  

Le cœur de votre métier ne sera pas toujours au cœur de vos préoccupations

Troisième et dernière dissociation qui n’en était pas une : votre cœur de métier et vos fonctions support.

En effet, si ce sont vos compétences dans votre cœur de métier qui finiront par déterminer votre réussite. Savoir se faire payer (notamment), ou prendre la bonne forme juridique pour ne pas crouler sous le poids des charges, seront aussi clés et iront de pair avec votre travail dans le sens ou ces fonctions seront aussi centrales que votre cœur de métier, et que les deux iront ensemble. En effet, si vous ne pouvez pas vous faire payer, être le meilleur dans votre catégorie n’aura que peu de sens. 

C’est en somme une sorte de SAV de votre travail que de s’assurer qu’il vous bénéficie autant qu’a votre client. Or le SAV et le produit ne sont pas dissociables. Gare aux grincements de dents si vous laissez les factures et les tâches administratives s’empiler. Vous verrez défauts de paiements et amendes s’accumuler. En somme, vous l’aurez compris : se faire payer (ou pas surtaxer) est aussi important que le métier. Là encore, les deux sont indissociables. 

Si on vous a peut-être déjà dit toutes ces choses, vous a-t-on un jour fait remarquer qu’elles étaient deux à deux indissociables ? Cela change leur perception, car d’un coup, le sport, les tâches administratives et le personal branding deviennent aussi importants que votre motivation à entreprendre, votre cœur de métier et votre stratégie de sales.