A la Paris Innovation Night, l'affrontement de 4 start-up du Web3

A la Paris Innovation Night, l'affrontement de 4 start-up du Web3 Le concours organisé par La Place Fintech a été l'occasion de rappeler que la blockchain et le Web3 peuvent se faire une place dans tous les pans de l'économie.

Le 29 juin dernier, dans l'enceinte du Palais Brongniart, a eu lieu la première Paris Innovation Night de l'été. Créées au mois d'avril par Guillaume Capoen, manager de La Place Fintech, ces soirées mensuelles sont dédiées à l'innovation. Ouverte par Cédric Roche, de Nomadic Labs, sur une présentation de l'écosystème qui s'est créé autour de la blockchain Tezos en France, la soirée s'est poursuivie par une session de pitchs où quatre start-up ont pu présenter leur entreprise et tenter de remporter des places pour le Consumer Electronics Show à Las Vegas et une adhésion d'un an à La Place Fintech.

Les règles sont simples : chacun des quatre participants dispose de cinq minutes pour pitcher, et derrière, le jury a lui aussi cinq minutes pour leur poser des questions. Composé de Fannie Delavelle (Bpi France), Mehdi Labbani (Europe B4B Labs), Théo Schlinger (FDJ Ventures) et Marcus Magarian (consultant numérique), le jury peut intimider. Mais nos entrepreneurs, à savoir Hélène Quintin (KERU), Ilan Nabeth (Playmakers), Charles Baldet (Billy) et Guillaume Morin (Myloby), sont rompus à l'exercice.

Le chronomètre est déclenché, Hélène Quintin présente KERU. Cette start-up compte se faire une place dans les secteurs du tourisme et de la culture. Comment ? En développant des souvenirs numériques (NFTs) en partenariat avec des musées, des châteaux, des parcs naturels, censés suppléer à tout le bric-à-brac de souvenirs "made in China" que les touristes consomment sans retenue. Le petit plus, grâce aux partenariats effectués, quand vous achetez votre souvenir numérique, vous contribuez à la sauvegarde du patrimoine culturel. Le château de Chantilly est le premier musée à avoir passé le pas. Et d'autres "grands musées parisiens sont en train d'intégrer notre solution" conclut Hélène Quintin.

C'est au tour d'Ilhan Nabeth. Il présente Playmakers, une start-up qui apporte une solution aux studios de jeux vidéos pour monétiser le user-generated content (UGC), c'est-à-dire le contenu numérique (dessins, animations, etc.) que les utilisateurs d'un jeu vidéo produisent sur leur temps libre, par passion. Comment ça fonctionne? Playmakers est en fait une plateforme intégrée dans un jeu vidéo, qui permet de "capturer l'UGC, de l'évaluer, pour ensuite le mettre à disposition des studios de jeux vidéos". Ces derniers peuvent donc proposer ces contenus sur les magasins du jeu, et, en fonction des ventes, le créateur de tel ou tel contenu pourra toucher une commission. Sur le papier, tout le monde est gagnant : l'utilisateur qui peut monétiser ses créations, les studios de jeux vidéos qui, en plus de monétiser ce contenu, peuvent s'en servir pour engager davantage leurs communautés, et la start-up qui prend une commission, évidemment.

Place maintenant à Charles Baldet, de Billy. Cette start-up au nom sympathique s'attaque à un problème sous-estimé : la fraude aux billetteries. Le pitch commence fort avec ce chiffre, 5 à 10% des tickets du salon VivaTech se sont avérés frauduleux. Autre exemple, le fiasco des billets pour la finale de la Ligue des Champions au Stade de France. La solution proposée par Billy ? Des billets  d'entrée infalsifiables grâce à la technologie NFT, mais en outre la possibilité de rendre la billetterie plus engageante, avec par exemple la création d'un golden ticket pour tel ou tel concert qui se révèlerait seulement une fois scanné, et pourrait donner à un fan l'occasion, par exemple, de monter sur scène avec son artiste favori.

Et enfin, le dernier pitch est celui de Guillaume Morin. La start-up dont il vante les mérites, Myloby, propose une solution de gestion des trousseaux de clefs, notamment pour les hôtels, les résidences et locations saisonnières, mais aussi pour les entreprises d'aide à la personne, pour qui la question de savoir où se trouve tel ou tel trousseau de clef est cruciale. Concrètement, Myloby numérise et centralise les données de tous les trousseaux, grâce à la fonction d'horodatage de la blockchain. Ceci permet aux entreprises de savoir en temps réel quel client possède quelle clef, et d'ainsi mieux gérer leurs distributions et leurs attributions.

Alors, selon-vous, quelle est la start-up qui a remporté le prix du jury ?

C'est KERU, la start-up qui propose des souvenirs numériques respectueux du patrimoine culturel. Et n'oublions pas le prix du public, certes dépourvu de récompense mais bon pour la confiance en son entreprise. Qui l'a décroché ? KERU, encore une fois.

Sébastien Lacan et Hélène Quintin, fondateurs de KERU. © PG/JDN

C'est donc l'équipe d'Hélène Quintin qui partira à Las Vegas en janvier 2024, pour assister au CES, le plus grand événement au monde dédié à la tech. Vous l'aurez donc compris, cette petite start-up qui compte moins de cinq personnes à son bord est pleine de promesses, et vaut le coup qu'on s'y intéresse.