Retour sur la Charte ergonomique des sites Internet publics

Décryptage des recommandations de la Direction générale de la modernisation de l'État en matière d'ergonomie Web. Un document à destination des webmestres des sites Web publics.

La Charte ergonomique des sites Internet publics est le dernier document à destination des webmestres des sites Web publics produit par la Direction générale de la modernisation de l'État (DGME). On doit également à la DGME le très discuté RGAA (Référentiel général d'accessibilité des administrations), dont on attend encore le décret d'application 4 ans après la publication de la Loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Contrairement au référentiel, qui s'impose de manière plus ou moins contraignante par décret d'application, la charte est uniquement indicative.

J'avoue avoir craint le pire à l'annonce de la publication de la Charte Ergonomique des Sites Internet Publics, entre coquille vide, usine à gaz inexploitable, et encyclopédie tellement abstraite qu'elle en devenait inutilisable pour le commun des mortels. J'ai au contraire été assez agréablement surpris, malgré le premier résultat de recherche pour cette charte qui pointe sur une erreur 404 et l'absence totale de liens hypertextes dans une table des matières pourtant bien fournie, en totale contradiction avec les points préconisés dans la charte.

La Charte ergonomique des sites Internet publics se présente sous la forme d'un document relativement court, et malgré tout assez complet, articulé autour de 3 grands axes :

1. Règles d'ordre général : Architecture de l'information, navigation, typographie, navigateurs, résolution...
2. Les règles concernant les objets : documents, formulaires, boutons...
3. Les règles concernant les contenus : contenus obligatoires sur les sites publics, pages pages type...

Un guide d'auto évaluation au format Excel accompagne la charte

Chaque section s'articule autour de "quoi", "comment", "pourquoi", et fait de fréquents renvois vers les référentiels, notamment le RGAA. Les points abordés sont très clairs, et renvoient souvent aux contingences bassement matérielles rencontrées par les administrations, comme... les budgets.

Par exemple, sur l'architecture de l'information :

Une mauvaise architecture d'information présente donc les risques suivants :

  un site mal structuré ne permet pas une utilisation efficace, ce qui se traduit par une limitation du trafic ;
 un site mal structuré est plus long à développer et cela accroît son coût final ;
 un site mal structuré est plus difficile et couteux à faire évoluer.

Ou, concernant la navigation :

Chaque page du site doit comporter des éléments de navigation et de repérage permettant à l'utilisateur de répondre à trois questions :

 Où suis-je ?
 D'où viens-je ?
 Où puis-je aller ?

Un guide d'auto évaluation, au format Excel accompagne La Charte ergonomique des sites Internet publics. Il reprend l'ensemble des points cités dans le document de référence, et permet à tout webmestre de vérifier que son site est bien conforme aux bonnes pratiques édictées par la DGME.

Ce référentiel et la grille d'évaluation apportent un document de travail très intéressant pour tout créateur de site Web. Il ne se limite pas aux sites publics - au sujet desquels les points spécifiques sont dûment mentionnés - bien au contraire, et se veut accessible, notamment par l'utilisation d'une syntaxe claire, loin du style ampoulé de nombreux documents administratifs, et d'un vocabulaire technique minimum.

L'ensemble des recommandations peut sembler évidentes pour la plupart d'entre nous. Elles le sont en revanche beaucoup moins pour les webmestres, agences Web ou sociétés de conseil. Et ne parlons pas de tous les bénévoles en charge des sites de nombre des 36000 communes de France.


Billet publié par Frédéric de Villamil sous Créative Commons BY NC ND 2