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Être ou ne pas être diversifié ? Telle pourrait être la question. Pour Pierre Kosciusko-Morizet, PDG de PriceMinister, la réponse est sans équivoque : "Je pense que le e-commerce est voué à être multi-spécialiste ou généraliste, quel que soit le nom qu'on veut lui donner". Selon lui, certains marchands en ligne se sont un peu emballés sur les bienfaits de la spécialisation. Aujourd'hui, il observe que le marché se rationalise. Et d'argumenter "c'est aussi ce qu'on constate à l'étranger, tous les leaders sont des généralistes".

 

"Eviter d'envoyer les clients chez ses concurrents"

Le fondateur du site de vente entre particuliers voit dans une stratégie multi-spécialiste une logique défensive - éviter d'envoyer ses clients chez des concurrents - aussi bien qu'offensive - augmenter son chiffre d'affaires.

 

Cette dernière vision est d'autant plus vraie que sur la Toile qu'il n'y a pas de contraintes d'espace, contrairement à un magasin physique qui ne peut référencer un nombre infini de produits dans ses rayons. "Il est aussi facile de trouver un produits parmi nos 95 millions de références que sur le site d'un spécialiste de 1.000 produits", assure Pierre Kosciusko-Morizet, avant de nuancer, "on ne peut bien sûr pas tout mélanger, il faut garder un minimum de cohérence".

 

 
Fabrice Berger Duquene, responsable du développement Web chez Redcats © Marine de Saint Seine, JDN
 

La vision de Fabrice Berger Duquene, responsable du développement Web chez Redcats, est tout autre : "nous sommes dans un vrai mouvement de spécialisation car nous croyons au rôle des marques et au savoir-faire produit" assène-t-il d'emblée.

 

Son argumentaire est simple : grâce à des moteurs de recherche comme Google, le client a la possibilité d'aller, pour chaque catégorie de produits, sur le meilleur site. Si bien que pour chacune, il va avoir un réflexe-site donné. Les marchands, quant à eux, n'ont pas la capacité de soutenir la notoriété pour 75 millions de catégories de produits. "Chez Redcats, nous travaillons donc à construire cette notoriété de nos produits et le réflexe qui s'en suit".

 

"Toute enseigne doit avoir une promesse et une légitimité dans cette promesse"

Même constat pour Guillaume Clavel, directeur général de MisterGoodDeal, pour qui "toute enseigne doit avoir une promesse et une légitimité dans cette promesse". Il relate comment MisterGoodDeal a voulu profiter de son trafic élevé pour proposer des offres périphériques à son cœur de métier.

 

Développement photo, équipement de bureaux, vêtements, diverses offres en marque blanche ont ainsi trouvé leur place sur le site, avant que ce dernier ne constate l'échec d'une telle stratégie. "Aujourd'hui, MisterGoodDeal est en train de se concentrer à nouveau sur son cœur de métier", reconnaît Guillaume Clavel. Et de confier "pour les vêtements par exemple, les marques n'aiment pas vraiment être distribuées par un site d'équipement de la maison !"


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