Veniam connecte les véhicules pour créer un "Internet of moving Things"

Veniam connecte les véhicules pour créer un "Internet of moving Things" La jeune pousse portugaise installée dans la Silicon Valley a levé 30 millions de dollars pour mener à bien son projet, notamment auprès de deux géants des télécoms, Verizon et Vodafone.

Finie l'époque où des zones d'ombre empêchaient les passants de se connecter au net dans les villes. La pépite Veniam développe un "Internet of moving Things", un réseau porté par des véhicules qui sillonnent les rues des métropoles pour booster la connectivité et faciliter le transport de données en zone urbaine. La start-up portugaise, qui a installé son siège dans la Silicon Valley, a levé 30 millions de dollars depuis sa création en 2012, notamment auprès de Verizon et Vodafone, les plus grands opérateurs télécoms américains et britanniques en termes de chiffre d'affaires.

"Concrètement, Veniam commercialise un boitier qui s'installe directement dans les véhicules. Ce système baptisé NetRider combine différentes interfaces", explique le PDG de la société João Barros. Il permet à la voiture, au bus ou au camion de se connecter aux réseaux 3G et 4G, mais également aux hotspots wifi et aux autres automobiles équipées du système, créant ainsi un réseau mesh (un réseau maillé de pair à pair, dont les différents nœuds collaborent pour faire circuler des informations). Les boitiers Veniam coûtent nettement moins cher à déployer qu'un réseau cellulaire classique, d'où l'intérêt des opérateurs télécoms pour ce système complémentaire.

En deux ans, plus de 480 000 visiteurs uniques ont utilisé gratuitement le réseau Veniam à Porto

Veniam a tissé un partenariat avec la société de transports collectifs de Porto, au Portugal. Les 600 bus qui naviguent dans la ville sont équipés du boitier depuis trois ans. Fin 2015, plus de 480 000 visiteurs uniques (passagers desdits bus ou passants) avaient utilisé gratuitement ce réseau pour se connecter à Internet. 75% des personnes qui fréquentent des lignes d'autobus de l'agglomération et possèdent un smartphone utilisent ce moyen de connexion, affirme Veniam. L'entreprise de transport améliore la qualité du service rendu à ses utilisateurs en leur permettant de surfer sur la toile pendant leur trajet.

Elle collecte également des données sur la circulation en temps réel de ses véhicules et peut ainsi permettre de décider en connaissance de cause des meilleurs endroits pour installer un arrêt de bus ou une voie de circulation réservée afin de fluidifier le trafic.

La start-up commercialise sa solution auprès des taxis et des sociétés de VTC. Comme la compagnie de bus, ces entreprises peuvent améliorer le service offert à leurs passagers en leur proposant une connexion (et en profiter pour diffuser de la publicité sur le mobile de leurs clients si elles le souhaitent) et mieux gérer leur flotte automobile.

Au final, cette solution peut intéresser toutes les sociétés qui possèdent des véhicules commerciaux. Le marché est considérable : 26% des voitures, camions et bus qui circulent sur les cinq continents font partie de cette catégorie. Ils comptent pour plus de la moitié du total des kilomètres parcourus dans le monde chaque année. Veniam négocie actuellement pour équiper à l'avenir de son NetRider les respectivement 22 000 et 32 000 véhicules des flottes d'Orange et de Verizon.

La jeune pousse est présente à Porto, à Singapour et à New-York

Les autos équipées du boitier peuvent également transporter les données émises par les capteurs de la smart city (informations sur la qualité de l'air, capteurs qui signalent une place de parking libre…). Veniam propose pour l'instant ce type de services à faible coût : "Les villes qui veulent devenir intelligentes n'ont aujourd'hui pas suffisamment de budget à consacrer à ces questions. Nous ne misons pas aujourd'hui sur ce marché pour notre développement commercial", assure João Barros, qui a cofondé Veniam avec Robin Chase, ancienne patronne du géant américain du covoiturage Zipcar.

La jeune pousse est présente à Porto, à Singapour et à New-York. Elle veut booster son développement commercial et investir dans la recherche développement. L'objectif : adapter son NetRider à de nouvelles catégories de véhicules en mouvement, comme les conteneurs de bateaux, les appareils utilisés pour l'entretien des avions dans les aéroports, mais également les robots utilisés par les industriels dans leurs usines 4.0.