L'IoT se livre sur le dernier kilomètre

L'IoT se livre sur le dernier kilomètre Différents enjeux poussent les acteurs de la livraison e-commerce à connecter leurs processus sur le dernier kilomètre. Une expérimentation va être lancée à Montpellier par Synox et le logisticien Services Ecusson Vert.

Les confinements successifs et les fêtes de fin d'année ont mené à une augmentation des livraisons e-commerce. La Poste par exemple a enregistré une hausse d'activités sur la livraison de colis de 20 à 25% en 2020. Pour les professionnels du secteur, il est nécessaire d'évoluer vers une livraison intelligente pour optimiser leurs opérations. "Pour cela, il faut digitaliser le livreur et tous les processus. La data est indispensable", résumait Jérémy Mandon, directeur commercial en France chez Geoconcept, éditeur français de solutions logicielles d'optimisation géographique, lors d'une conférence organisée pour le salon Digital Supply chain event le 9 décembre dernier.

"Au-delà de la pression concurrentielle qui poussent les acteurs à optimiser leurs process, beaucoup veulent réduire leurs émissions en CO2", ajoute Jérémy Mandon de Geoconcept, en citant l'exemple de l'enseigne Franprix, qui entend mesurer et réduire son empreinte carbone lors des tournées d'approvisionnement quotidiennes de 350 de ses 893 magasins. De son côté, l'entreprise de logistique basée à Montpellier Services Ecusson Vert (SEV) pointe la densification du trafic urbain et les restrictions de circulation : "La création de zones à faible émission (ZFE) amène de nouvelles contraintes pour les livreurs. Leur donner des informations sur les places disponibles en temps réel serait un confort indéniable", affirme Christophe Caset-Carricaburu, son président.

"Le dernier kilomètre est le maillon le plus cher de la chaîne logistique", souligne Jérémy Mandon. Selon lui, une logistique performante offre des gains de 15 à 30% sur la productivité grâce à un meilleur remplissage des véhicules, qui engendre 20 à 30% d'économies sur les coûts opérationnels du fait de la réduction des transports nécessaires pour effectuer une même tournée.

Les premiers résultats d'E-Logurba en février 2023

Le projet e-logurba verra le jour en 2022. © Synox

L'entreprise SEV livre 1 825 colis par jour à quelque 1 145 clients. Pour optimiser sa chaîne de livraison sur le dernier kilomètre et bénéficier d'une meilleure planification, SEV s'est allié à l'éditeur de plateformes IoT Synox pour mener une expérimentation dans Montpellier. Ce projet intitulé E-Logurba, lauréat de l'appel à projet Translog organisé par l'Ademe en faveur de la transition du secteur logistique, prévoit le déploiement d'une vingtaine de capteurs sur chaque micro-hubs, c'est-à-dire les espaces de logistiques où sont stockés les colis avant que les livreurs ne viennent les chercher, et sur des dizaines de places de livraison connectées. La dizaine de véhicules électriques de SEV seront équipés de télématique embarquée. Toutes les informations seront centralisées sur la plateforme SoFLEET de Synox pour donner aux acteurs une application mobile unique.

Avec ce projet, qui démarrera en février 2021, SEV et Synox espèrent fédérer les acteurs du territoire. "Mutualiser les protocoles et les systèmes de canaux différents est le plus gros challenge", souligne Christophe Caset-Carricaburu. "Nous installerons aussi des capteurs de mesure de la qualité de l'air, de la pollution sonore ou encore des îlots de chaleur pour évaluer l'impact de cette optimisation des livraisons sur les quartiers", indique Jérôme Fenwick, CTO de Synox. Le périmètre de l'expérimentation sera fixé d'ici juin 2021, pour une exploitation en 2022 et un bilan du projet en février 2023.