Le numéro deux US de la publicité mobile vise la bourse
Le plus gros acteur américain indépendant de la publicité mobile va ouvrir son capital aux marchés. La régie publicitaire mobile américaine Millennial Media a déposé jeudi 5 janvier auprès de la Securities and Exchange Commission un dossier d'introduction en bourse. L'entreprise chercherait via cette opération à lever 75 millions de dollars. Depuis sa création, elle a levé 64,8 millions de dollars au cours de quatre tours de table.
Fondé en 2006, Millennial Media s'est imposé aux Etats-Unis comme le second acteur de la publicité sur mobile. Il est également le seul à ne pas avoir été racheté par un poids lourd du secteur, contrairement à AdMob (racheté par Google pour 750 millions de dollars) et Quattro (racheté par Apple). En septembre dernier, Millennial Media chiffrait sa valorisation à 305 millions de dollars. Mais selon Bloomberg, la régie pourrait désormais être valorisée entre 700 millions et un milliard de dollars.
Millennial Media revendique aujourd'hui plus de 40 milliards d'impressions publicitaires par mois sur son réseau de plus de 28 000 applications mobiles. Selon une étude réalisée par le cabinet IDC, la Millennial Media détient 17% du marché US, estimé à 630 millions de dollars. Elle est largement distancée par Google et sa régie Admob (24% de part de marché), mais s'offre le luxe de devancer iAd, celle d'Apple, en perte de vitesse (lire l'article Apple débauche un ex-dirigeant d'Adobe pour relancer iAd, du 05/01/2012).
Une IPO doit aujourd'hui lui permettre d'accélérer son développement, notamment sur de nouveaux pays. L'institut Gartner estime que le marché mondial de la publicité display sur mobile représentait 1,8 milliard de dollars en 2011. Il devrait atteindre 13,5 milliards de dollars à l'horizon 2015, suivant une croissance annuelle moyenne de 65%.
En 2010, l'entreprise a triplé son chiffre d'affaires pour atteindre 47,8 millions de dollars. Sur les neufs premiers mois de l'année 2011, les revenus de Millennial (69 millions de dollars) ont plus que doublé par rapport à la même période en 2010 (voire graphique). Pourtant, la régie n'est toujours pas rentable. Elle a enregistré une perte nette de 417 000 dollars au cours des neufs premiers mois de 2011. L'ensemble des pertes sur 2011 devrait toutefois être en forte baisse par rapport à celles enregistrées en 2010 (7,1 millions de dollars).
