Les techniques "black hat" de promotion d'applications mobiles Inciter au téléchargement contre rémunération

L'un des premiers leviers d'acquisitions clients pour une application mobile reste sa position dans les classements de l'App Store. A ses débuts, l'algorithme générait un classement basé sur le seul nombre de téléchargements effectués lors des jours précédents et plus particulièrement dans les dernières 24 heures. Le tout pour répondre à deux objectifs : faire en sorte que le classement évolue de manière fréquente et mettre en avant les applications qui plaisent le plus aux utilisateurs.


"Un tel fonctionnement a provoqué l'émergence de téléchargements 'incentivés', système via lequel on rémunère des utilisateurs pas forcément intéressés par l'application pour la télécharger pour la faire remonter dans le classement", explique Jérôme Stioui, PDG de l'agence de marketing mobile Ad4Screen. Une pratique très courante dans le gaming qui a permis aux développeurs de jeux de promouvoir certaines de leurs applications en proposant leur téléchargement en échange de monnaie virtuelle ou de l'accès à des nouveaux niveaux de jeu.

Autre dispositif qui a rapidement vu le jour, l'arrivée d'intermédiaires qui proposent l'accès à des bases de clients prêts à télécharger toute application moyennant rémunération. A un tarif compris entre 25 et 50 centimes d'euros le téléchargement, l'opération peut s'avérer d'autant plus alléchante qu'"une place dans le Top 25 de l'App Store va permettre de générer plusieurs milliers de téléchargements en une seule journée", chiffre Dimitri Dautel directeur d'Havas digital mobile. Au-delà de ce seul aspect d'amorçage, l'apport du téléchargement incentivé reste très faible. L'utilisateur étant plus intéressé par la rémunération que par l'application, il va souvent négliger, voire la désinstaller. "En termes de coût par action, le téléchargement contre récompense est au moins 8 fois moins rentable que les autres leviers d'acquisition client", commente ainsi Jérôme Stioui.

Apple a toutefois décidé de mettre un terme à cette manipulation du classement en changeant son algorithme, conscient que l'esprit de ce dernier avait été dévoyé via ces téléchargements boostés. "L'expérience des utilisateurs n'était en effet plus du tout prise en compte", avance Dimitri Dautel. Après avoir fait le ménage aux Etats-Unis, en poussant certaines entreprises comme Flurry ou Tapjoy à changer de business model, Apple a ainsi décidé d'inclure de nouveaux critères à son algorithme parmi lesquels les notes attribuées et les taux d'usage.