C'est finalement Financière Agache Private Equity qui met la main sur Go
Voyages pour 281 millions d'euros. Un prix plus élevé que n'en attendait Accor
et qui s'accompagne d'un objectif de développement très ambitieux. (06/02/07)
Le groupe Accor a vendu Go Voyages au plus offrant. Au jeu de la surenchère,
la Financière Agache Private Equity, le fonds d'investissement de Bernard Arnault
(président de LVMH) s'est montré le plus offrant. Le groupe hôtelier embarqué
depuis un an dans un recentrage de ses activités, touche 281 millions d'euros
dans l'opération. Lors de la mise en vente de Go Voyages (lire notre article
Accor prépare
à cession de GoVoyages, du 05/09/06), Accor n'espérait pourtant récolter
qu'entre 100 et 200 millions d'euros. Finalement, le groupe encaisse une appréciable
plus-value de l'ordre de 200 millions d'euros.
Quatre acteurs se sont disputés Go Voyages. Trois fonds d'investissements et
un acteur du voyage se sont portés candidats : CDC Private Equity, Duke Capital,
Financière Agache Private Equity et le britannique First Choice, propriétaire
de Marmara. Car malgré une année difficile, minée par le dépôt de bilan de son
partenaire pour l'organisation de vols charters Air Horizons, Go Voyage a malgré
tout réalisé 402 millions d'euros de chiffre d'affaires, pour 14 millions de résultat
courant avant impôts. C'est-à-dire un chiffre d'affaires en croissance de 30 %
par rapport à 2005, avec des perspectives de croissance équivalentes pour 2007.
L'intérêt porté par Financière Agache Private Equity à Go Voyages s'explique
aussi par la proximité du président du fonds avec l'entreprise. En effet, Jean-Marc
Espalioux a été président du directoire du Groupe Accor en 1997 et 2005. C'est
lui qui, au début des années 2000, décide de monter petit à petit dans le capital
de la société pour, au final, en acquérir la totalité. "Nous n'étions pas directement
rattaché à Jean-Marc Espalioux chez Accor, note Nicolas Brumelot, le directeur
général de Go Voyages. Mais il nous a toujours suivi, et il sera facile de collaborer
avec lui."
Cependant, le prix payé par Financière Agache Private Equity fait peser un
peu plus de poids sur les épaules des dirigeants. L'objectif fixé par le nouveau
propriétaire est ambitieux : friser le milliard d'euros de chiffre d'affaires
d'ici 5 ans. "Ce projet repose sur des perspectives de résultats soutenues", confirme
Nicolas Brumelot. Pour l'atteindre, le dirigeant mise avant tout sur le passage
naturel du marché de la vente de billets d'avions sur Internet. Un créneau sur
lequel Go Voyages revendique 30 % de parts de marché en France.
"La
vente de packages dynamiques pas si dynamique" |
En 2006, la société a réalisé 92 % de son chiffre d'affaires sur ce produit,
dont les deux tiers sur Internet. Mais gagner de l'argent sur les vols secs n'est
pas facile. La concurrence entre distributeurs est féroce et les marges sont maigres.
Aussi, Go Voyages travaille plus particulièrement à développer des offres packagées
englobant vols secs, location d'hôtels et de voitures. "Nous voulons que nos clients
puissent préciser de plus en plus finement leurs desiderata. Certes, ce type d'offres
ne croît pas autant que l'on aimerait, mais les marges y sont plus intéressantes."
L'acquisition de Go Voyages par Financière Agache Private Equity concorde aussi
avec le développement du voyagiste à l'étranger. D'abord, en Espagne, au début
du second semestre, avec Go Viajes. "Le marché espagnol est fragmenté, sans grands
acteurs internationaux. C'est un bon test pour nous."' Mais également
pour son propriétaire, qui aimerait le voir internationaliser ses services au
plus vite d'ici la fin des cinq années du cycle d'investissement qui devrait entraîner
une revente de Go Voyages ou son introduction en bourse.