Lagardère Active ouvre deux nouveaux fronts dans sa stratégie Internet :
la publicité avec le rachat d'ID Régie, et le marketing avec Nextedia, la première
agence indépendante du secteur. D'autres acquisitions sont en vue. (30/08/07)
Lagardère Active poursuit sa stratégie numérique. Le lendemain de l'annonce
de l'acquisition de la régie publicitaire ID Régie, le groupe média achète Nextedia,
la première agence de communication online française encore indépendante. En discussion
avec plusieurs grands groupes de communication depuis plusieurs semaines, Nextedia
entre finalement dans le giron d'un acteur des médias (lire l'article Nextedia
négocie son rachat par un grand groupe de communication du 16/07/07).
"Cette acquisition peut surprendre, concède Didier Quillot, président du directoire
de Lagardère Active. Mais à l'instar de ce qui se passe aux Etats-Unis, nous voulons
être le premier groupe média français à remonter la chaîne de valeur Internet,
comme l'a fait Axel Springer avec Zanox. La stratégie est simple. Le premier
étage de notre fusée a été d'acquérir des sites média (notamment avec l'acquisition
de Newsweb -lire l'article : Didier
Quillot : pourquoi Lagardère a racheté Newsweb, du 14/12/2006, ndlr),
le deuxième, la commercialisation de l'audience avec ID Régie, le dernier était
le conseil, le référencement, et l'achat média".
Pour acquérir Nextedia,
Lagardère Active a déboursé 50 millions d'euros. En fonction des résultats de
la société, les actionnaires de Nextedia, principalement ses dirigeants-fondateurs,
pourront toucher 20 millions d'euros supplémentaires en 2010, puis 30 millions
en 2013.
Créée en 2005 par le biais de la fusion entre Addvise Media et Un77, Nextedia
a connu une croissance importante en se spécialisant sur le marketing en ligne.
De 4 millions d'euros en 2005, la marge brute de la société est passée à 9,7 millions
en 2006, à force de croissance organique et externe, et devrait atteindre 17 ou
18 millions d'euros cette année. Comptant 270 employés, et présidée par Henri
Le Menestrel, ex-président de Carat France, la société est organisée en 6 filiales
couvrant l'essentiel des métiers du marketing en ligne (search marketing, médiaplanning
et achat d'espaces online, affiliation et performance marketing, e-mailing et
création publicitaire).
"Nous projetons d'acheter d'autres régies" |
Par ailleurs, si Lagardère n'en a sans doute pas fini dans sa stratégie
d'acquisition de sites médias, c'est aussi le cas sur le secteur des régies
publicitaires. Lagardère Active a ainsi ouvert un nouveau front dans sa stratégie
de croissance externe en achetant ID Régie, une régie issue d'Ixo (ex-Infosource)
reprise en 2003 par ses dirigeants, et dont le chiffre d'affaires a atteint 3
millions d'euros l'année dernière pour près de 300.000 euros de résultat
net. ID Régie permet à Lagardère Publicité de plus que doubler le nombre de visiteurs
uniques de son offre, qui passe de 8,5 à 20 millions de VU. Une bonne nouvelle
puisque cette dernière pourrait perdre à la fin de l'année les 3 à 4 millions
de visiteurs uniques mensuels de Club Internet, suite au rachat du FAI par Neuf
Cegetel.
En outre, ID Régie renforce Lagardère Publicité en lui apportant un portefeuille
d'une trentaine de comptes, principalement des sites marchands (PriceMinister,
LDLC, ALapage...), un secteur sur lequel Lagardère n'était pas présent. "Nous
allons proposer 2 offres séparées. L'une plutôt haut de gamme avec nos sites éditoriaux
comme Elle, Première et Europe1, et une seconde axée vers les sites de commerce",
indique Constance Benqué, la présidente de Lagardère Publicité. Cette diversification
ne devrait être qu'un début. "D'autres acquisitions de régies sont à l'étude.
Nous étudions des dossiers dans le but d'enrichir notre offre".
Pour Henry Coron, co-fondateur d'ID Régie, cette acquisition devrait donner
à Lagardère Publicité un taux de pénétration de 60 % sur l'Internet français,
une fois les audiences dédupliquées. "Nous ne serons plus très loin de Hi Média",
affirme-t-il.