Le modèle économique de MusicMakesFriends séduit trois majors

Ce nouveau site propose comme d'autres de la musique gratuite en streaming. Son originalité tient dans un double modèle économique alliant publicité et abonnement, et des accords avec trois majors.

De nombreux entrepreneurs du Web semblent être mélomanes. Un nouveau site baptisé MusicMakesFriends vient en effet de se lancer. Edité par la société luxembourgeoise Playtime, fondée en 2005 par deux anciens de Belgacom, il mélange un important catalogue de musique en écoute seule (streaming) avec, comme son nom l'indique, une dimension communautaire. 

Ouvert en version bêta en juin 2007, MusicMakesFriends proposait alors l'écoute gratuite de labels indépendants. Les catalogues des quatre grosses maisons de disque devaient être ajoutés dans le courant de l'été de l'année dernière, mais les négociations se sont finalement prolongées. Finalement, trois majors sur quatre ont signé (Universal, EMI et Sony BMG), permettant le lancement officiel. 80 % de la musique vendue aujourd'hui en Europe serait disponible, soit près 1,5 million de titres. 

Avec l'arrivée de ces maisons de disque (les négociations se poursuivraient avec Warner Music), le modèle économique évolue, et l'abonnement payant s'ajoute au gratuit. "Nous avons dû adapter nos contrats pour ces accords uniques", explique Alexandra Fernandez Ramos, directrice générale. L'abonnement, de 8,99 euros par mois, donne droit à l'écoute de tout le catalogue à la demande et à 20 Go de stockage. L'accès gratuit, financé à terme par la publicité, permet d'accéder également à tout le catalogue mais au travers des playlists des autres membres, avec un espace de stockage de 2 Go.

Ce modèle économique de faire payer l'internaute à partir d'une certaine capacité de stockage ressemble notamment à celui des sites de partage photos. Car au-delà du service d'écoute, MusicMakesFriends ajoute une dimension de réseau social. Les utilisateurs de neuf pays, soit quatre langues (français, anglais, allemand, espagnol) peuvent entrer en contact en fonction de leurs goûts musicaux.

Dans le marché déjà encombré du Web musical, MusicMakesFriends se situe entre les sites d'écoute légaux comme MusicMe - qui propose aussi du téléchargement, (lire MusicMe va proposer le téléchargement illimité (et légal), du 21/12/06), et les réseaux sociaux, de plus en plus tournés vers la musique. MySpace et Facebook discuteraient par exemple avec les majors pour mettre en place des offres musicales. Beaucoup d'autres sites diffusent de la musique en streaming, mais certains ont eu des difficultés avec les maisons de disque, qui refusent encore de fournir leur catalogue. Deezer en particulier, l'un des plus proches de MusicMakesFriends pour la version gratuite, essaie toujours de les convaincre (lire Deezer.com lance une nouvelle version, du 11/01/08).

Pour se faire connaître du grand public, MusicMakesFriends compte mettre en place dans les prochains mois différentes actions de communications. Des partenariats devraient également être annoncés. La société de 15 salariés passe par un réseau de freelance pour trouver dans chaque pays des partenariats pour la communication et le marketing et enrichir son catalogue.