Google propose 900 millions de dollars à Nortel pour racheter ses brevets

En mettant la main sur le portefeuille de 6000 brevets, Google chercherait surtout à se protéger d'éventuelles poursuites.

Google s'intéresse de très près aux brevets de Nortel. L'équipementier réseau canadien en faillite annonce que Google lui a fait une offre de 900 millions de dollars. De son côté, le moteur de recherche confirme que Nortel a sélectionné son offre, sans en préciser le montant.

Ces annonces ne signifient pas que Google obtiendra le portefeuille de brevets de Nortel. L'offre de Google servira de base à la vente aux enchères, que l'équipementier canadien espère organiser en juin prochain. Si Google remportait la mise, il obtiendrait un portefeuille de quelque 6 000 brevets, en grande partie dans les technologies sans fil, notamment 4G, mais aussi dans les moteurs de recherche et les réseaux sociaux.

Mais ce ne sont pas ces brevets en eux-mêmes qui intéressent Google. Le groupe Internet cherche avant tout à augmenter son propre portefeuille de brevets, qui s'élève actuellement à environ 630, selon les chiffres du Bureau de brevets aux Etats-Unis cités par le "New York Times". Il indique sur son blog qu'il espère ainsi "dissuader" d'autres sociétés de le poursuivre lui ainsi que ses "partenaires et la communauté open source". Posséder les brevets de Nortel permettrait au moteur de recherche de peser davantage face à ses concurrents, en les menacant à leur tour de poursuites.

Le groupe Internet est la cible de nombreuses plaintes pour violation de propriété intellectuelle. Parmi les plus récentes se trouvent celle lancée par Oracle au sujet de Java, ou encore par la société de Paul Allen, le co-fondateur de Microsoft (Lire "Paul Allen accuse les géants du Web de violer ses brevets", du 29/12/10).
 

Si elle était finalisée, cette acquisition de 900 millions de dollars serait la troisième plus importante pour Google, derrière celles de YouTube et de Doubleclick. La société, qui n'a jamais lancé de poursuites pour violation de brevet selon le "New York Times", demande une réforme en profondeur de la législation américaine en matière de propriété intellectuelle pour limiter les poursuites.