Criteo arrête l'email retargeting, quelles sont les alternatives ?

Criteo arrête l'email retargeting, quelles sont les alternatives ? Quelles solutions proposent 1000mercis, Eperflex et R-Target ? Découvrez leurs atouts respectifs, ce qui les différencie... et ceux qui les ont déjà choisis.

C'est le branle-bas de combat chez les e-commerçants depuis l'annonce par Criteo courant février de l'arrêt de sa solution d'email retargeting. La plateforme technologique publicitaire était un des leaders du marché et ses clients doivent maintenant trouver une alternative pour continuer à relancer par email les internautes qui ont abandonné leur panier en cours de route ou ont juste consulté certaines de leurs fiches produits. Le JDN a fait le tour des principaux prestataires de la place.

Eperflex intègre des alertes baisse de prix en retargeting

Matthieu Vermot, directeur général d'Eperflex, se remémore le jour où sa société a lancé sa solution. "Nous étions trois acteurs à lancer notre solution d'email retargeting à l'occasion d'un salon webmarketing en septembre 2011. Tedemis, qui a ensuite été racheté par Criteo, Come&Stay et nous. Nous sommes le seul de ce trio encore actif."

La solution : Filiale du groupe Dalenys, Eperflex donne accès à 40 millions d'adresses emails différentes rattachées à un cookie pour conquérir et convertir son audience française. La société travaille avec près de 450 partenaires éditeurs de base de données. Parmi eux, des acteurs comme Prisma, Le Parisien ou Easyvoyages. Le reach de la solution d'email retargeting est très variable selon la typologie du client. "Il varie entre 15 et 50% selon les cas", précise Matthieu Vermot.

"Nous travaillons activement au recrutement de nouveaux éditeurs partenaires pour booster le reach de nos verticales les plus faibles", assure-t-il. Un passage obligé pour la société qui confirme recevoir énormément de demandes entrantes depuis l'annonce de Criteo. "On a dû mettre en place un plan d'action qui inclut le renforcement technique de la plateforme pour supporter l'impact côté montée en charge dans les 6 prochains mois." Des recrutements sont également dans les tuyaux.  

Le plus qui peut faire la différence : Eperflex vient de dévoiler les contours d'un nouveau scénario de reciblage : l'alerting prix. Un produit disponible après une rupture de stock, un article dont le prix baisse… Le reciblage des internautes passés par le site se personnalise encore plus. Un push temps réel qui permet, selon Matthieu Vermot, "de générer de 20 à 25% de volumes de vente en plus". Pour cause, le taux de clic y est supérieur de 6,5 points par rapport au taux de clic global sur le retargeting.

Le tarif : Eperflex propose deux modèles de paiement. Un modèle au coût par clic ou coût par lead obtenu (qu'il s'agisse du remplissage d'un formulaire ou de la réalisation d'une vente). Sinon, un modèle hybride qui mixe coût par clic et coût par acquisition.

Les clients : "Nous travaillons avec près de 40% du top 100 des e-commerçants", précise Matthieu Vermot. Parmi eux des pointures comme Priceminister, Zalando et Conforama…

1000mercis connecte retargeting emailing et achat display

Lancé en 2006, 1000mercis est un des pionniers français du data marketing. Le groupe, qui emploie près de 400 collaborateurs dans le monde et a réalisé près de 56 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016, s'est spécialisé dans des métiers tels que le digital CRM ou l'achat programmatique.

La solution : "Notre programme Email attitude s'appuie sur les bases de données de 80 partenaires qui nous ont donné leur opt-in", explique la directrice commerciale du groupe Delphine Rigollier. De quoi lui donner les moyens de toucher près de 40 millions d'emails en Europe, 28 millions en France et 200 000 au Canada, pays où la société vient de déployer sa solution.

"Nous disposons d'une quarantaine de données par individu, essentiellement de la donnée déclarative très précieuse pour affiner notre ciblage", poursuit Delphine Rigollier. Conscient de l'importance de ne pas trop solliciter sa base, le groupe s'interdit d'envoyer plus de deux emails commerciaux par personne et par semaine. "De même, lorsqu'on travaille avec des annonceurs du luxe, on attend quelques semaines pour recibler l'utilisateur en emailing car on sait qu'il est très sensible au respect de sa vie privée."

Le plus qui peut faire la différence : "Si le premier email n'est pas ouvert, on peut basculer sur d'autres canaux comme le display ou le SMS", explique Delphine Rigollier. L'acquisition du trading desk Matiro a permis à 1000mercis de s'équiper en technologie d'achat média programmatique, ce qui lui permet de gérer la pression pub entre différents canaux. "On peut également exclure la base de données CRM du client s'il veut faire de l'acquisition pure."

Le tarif : 1000mercis commercialise sa solution au CPM, au nombre d'emails réactivés donc. "Pour quelques rares clients avec lesquels nous avons une relation de confiance, nous proposons de nous rémunérer uniquement via une commission sur le chiffre d'affaires généré." Pour mesurer l'incrémentalité de sa solution, 1000mercis va comparer les achats de deux populations test, dont une qui n'a pas été reciblée par son programme.

Les clients : "Nous travaillons avec plus de 200 clients en France, dont l'Occitane ou le groupe Lapeyre, via notre solution d'email retargeting."

R-target fait du retargeting dans les newsletters

Et si le départ de Criteo était l'occasion pour certains e-commerçants d'arrêter le retargeting via des emails commerciaux ? Ils pourraient dans ce cas-là se tourner vers CCM Performance, spécialiste du marketing à la performance appartenant au groupe Figaro-CCM Benchmark (éditeur du JDN).

La solution : La structure a développé R-Target, une technologie qui permet aux annonceurs de recibler les internautes passés par leur site via des emplacements publicitaires diffusés au sein de newsletters des éditeurs qu'elle a en régie. "C'est un environnement beaucoup plus captif que l'email commercial", précise Pierre Coquard, l'un de ses cofondateurs.

Le plus qui peut faire la différence : Niché dans du contenu édito, le format est beaucoup moins intrusif que l'envoi d'un email commercial. CCM Performance peut aussi s'appuyer sur un réseau de diffusion conséquent, celui du groupe Figaro-CCM Benchmark (23,67 millions de visiteurs uniques en décembre 2016 selon Médiamétrie//Netratings). "Nous démarchons désormais d'autres éditeurs pour qu'ils rejoignent notre régie." Ils sont déjà 25 à avoir dit oui. "Nous pilotons cette inventaire emailing depuis notre DSP, ce qui nous permet de travailler en bonne intelligence avec l'achat média display", précise Pierre Coquard.

Les clients : CCM Performance revendique 180 clients.