Bruxelles veut en finir avec les irrégularités des sites de voyage

Six mois après avoir tiré la sonnette d'alarme, la Commissaire européenne à la consommation épingle de nouveau les sites de voyage. Elle leur donne un an pour se remettre dans le droit chemin ou elle menace de légiférer.

La Commissaire européen à la consommation Meglena Kuneva repart à la charge contre les sites de vente de voyages. Un peu plus de six mois après avoir émis ses premières critiques, elle dénonce des "problèmes graves et persistants" et affirme "qu'il est inacceptable qu'un consommateur sur trois qui souhaite réserver un billet d'avion soit escroqué, induit en erreur ou désorienté". Son avertissement est sans détour : "agissez sans tarder, ou c'est nous qui agirons".

Prix trompeurs, publicité mensongère, clauses contractuelles déloyales, options facultatives pré-sélectionnées, offres promotionnelles introuvables... Autant de griefs portés par Meglena Kuneva à l'encontre des sites de vente de billets d'avion en ligne depuis la fin de l'année dernière.

Ainsi, elle avertit qu'elle fera adopter une législation contraignante afin d'en finir avec ces pratiques si les acteurs du secteur ne s'améliorent pas avant le 1er mai 2009. Elle brandit aussi la menace de demander aux gouvernements nationaux de faire fermer les sites les plus problématiques, au risque pour les Etats peu diligents d'être poursuivis par la Cour de justice de l'Union européenne. Pas moins.

En novembre dernier (lire l'article : 50 % des sites vendant des billets d'avions sont en infraction, du 15/11/07), Meglena Kuneva avait rendu publique une étude montrant que 226 sites de vente de billets d'avion sur 447 examinés dans 15 pays de l'Union étaient en infraction. Sur les 31 sites français épluchés, 13 avaient retenu l'attention des services de la Commission. Hormis la Norvège et la Suède, qui ont dénoncé Ryanair et Blue One, aucun pays n'a publié le nom des sociétés mises en cause.

Six mois après, 50 % des fautes constatées en novembre ont tout de même été corrigées. Les avertissements relayés par les Etats membres ont été efficaces dans 55 % des cas quand les sociétés visées étaient sur leur sol. Ce taux chute à 12 % pour celles à l'étranger.

Cependant, 137 sites n'ont pas réagi à l'appel de la Commissaire. Parmi ces sites, 80 sont des sites de compagnies aériennes, plus ou moins connues. 44 d'entre elles sont accusées de tromper leurs clients sur leurs prix, sur un total de 79 sites épinglés sur ce point, aux côtés de sites d'agences de tourisme et de sites de comparaison de prix. Meglena Kuneva donne donc un an aux récalcitrants pour se remettre sur le droit chemin, avant des les y forcer. D'ici là, elle incite les consommateurs à ne pas hésiter à porter plainte ou à prévenir la Commission s'ils constatent des irrégularités. Les sites en question savent donc à quoi s'en tenir.