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Une déclaration de soupçon doit comporter au
minimum l'identité des personnes concernées et les faits incriminés. © JDN / Rudy Salin
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Tout flux financier "atypique ou suspect" doit être signalé à Tracfin.
Mais n'importe qui ne peut pas rédiger de déclarations de soupçons. Les particuliers
n'en ont pas le droit, les entreprises non plus, les dénonciations anonymes sont
proscrites. Et même à l'intérieur des établissements qui, eux, en ont l'obligation,
une seule personne est habilitée à entretenir une relation avec l'organisme :
le correspondant Tracfin. C'est à lui que les employés - les commerciaux dans
les banques le plus souvent - s'adressent pour faire part de leurs soupçons sur
une opération (transactions, acquisition d'un bien, ouverture d'un compte, consultations
pour un montage financier, enchère lors d'une vente publique...).
Ce n'est qu'ensuite que le correspondant rédige une déclaration. Généralement
d'une quinzaine de pages, celle-ci comporte l'identité des personnes concernées
et les faits incriminés. Mais surtout, explique François Werner, directeur de
Tracfin, "dans une bonne déclaration, le professionnel explique pourquoi il a
un soupçon car, nous, à Tracfin, ne savons peut-être pas apprécier le normal ou
l'anormal d'une profession. C'est cela la supériorité du système français à mon
sens". Certains pays, comme les Etats-Unis, ont en effet opté pour le signalement
systématique et non argumenté de toute opération financière d'un montant élevé.
A charge des services compétents de les vérifier une à une.