Comment faire économiser 2 milliards d’euros de frais bancaires aux Français

Les Français et les Européens sont encore beaucoup exposés aux coûts abusifs pratiqués par les banques et autres bureaux de changes. Une situation que pourrait faire changer la Commission européenne.

Chaque année, des centaines de milliers de Français partent en voyage d'affaires ou de loisirs hors de la zone euro. Près de 2 millions de citoyens français vivent à l'étranger et encore plus y font des affaires. Ils sont de ce fait exposés à la bureaucratie financière et aux coûts abusifs pratiqués par les banques et autres bureaux de changes dès lors qu’ils paient ou sont payés dans une autre monnaie. Un préjudice que subissent les Français sans même s’en rendre compte, et pourtant…

En effet, les pertes subies par les consommateurs sont énormes : en un an, les Français perdent près d'1,5 milliard d'euros lorsqu'ils envoient ou dépensent de l'argent à l'étranger, selon une étude de Consumer Intelligence réalisée en avril 2018. Si l’on y ajoute les entreprises françaises, les pertes subies s'élèvent à près de 2 milliards d'euros par an. 2 milliards d'euros perdus en pouvoir d'achat, 2 milliards d'euros qui auraient pu être utilisés en faveur de la création d'entreprise, dépensés en frais de scolarité, en vacances ou tout simplement pour aider sa famille.

Il est donc temps de mettre un terme à ces pratiques. Quelques années auparavant, la Banque mondiale avait déclaré que le facteur le plus important dans la tarification élevée des transactions transfrontalières était le manque de transparence. Trois ans plus tard, cette déclaration est toujours d’actualité : malgré de nombreuses opportunités de réformes, rien n'a changé ! Les consommateurs  sont sans cesse confrontés à des transactions qui leur sont défavorables. La plupart des banques et autres services tels que MoneyGram ou Western Union empochent des bénéfices disproportionnés lorsque de l'argent est transféré à travers le monde.

Mais, après un incroyable manque d’exécution des précédentes lois, les travailleurs indépendants internationaux, les vacanciers, les retraités et les étudiants peuvent maintenant espérer : en effet, la Commission européenne a désormais sifflé la fin de la partie !

Des propositions novatrices en matière de droits des consommateurs qui rendraient les conversions de devises moins coûteuses et plus transparentes ont été annoncées. Si ces propositions sont adoptées (et c'est un grand si), il serait bientôt possible de voir le coût total du change ou du transfert d'argent à l'étranger réduit à un seul chiffre et de le connaître avant même d'effectuer la transaction.

Cela pourrait être une grande victoire pour les consommateurs. Mais, alors que ces propositions cheminent actuellement à travers le processus législatif européen, les banques traditionnelles et les prestataires pourraient riposter et tenter de les affaiblir, voire même de les bloquer complètement. Il est donc primordial que chacun des Ministres de l’Economie européens se saisissent du sujet afin de s’assurer que ces propositions résistes à ces potentielles pressions et  ne soient pas entérinées.

Grâce aux nouvelles technologies, les paiements internationaux peuvent désormais être peu coûteux et simples. Diverses entreprises issues de la fintech ont accepté la mission de rendre le monde de la finance plus juste et plus transparent. Ces nouveaux services tels que Funding Circle, Lendix, Bankin’ et bien d'autres sont désormais adoptés par de nombreux consommateurs.

En portant cette mission, la Commission européenne a prouvé que les 500 millions de consommateurs, qui perdent des milliards d'euros chaque année, ont été entendus. Mais la bataille n’est pas encore gagnée puisque à ce jour, ce ne sont que des propositions. Aussi, de par la place qu’elle occupe au sein de l’Union Européenne, de par sa volonté de redonner du pouvoir d’achat à ces concitoyens, d’encourager entrepreneuriat et de faire rayonner le pays à l’international, la France doit se mobiliser et jouer un rôle clé pour en finir avec ce fléau financier qui coûte 2 milliards d’euros par an aux Français !