"En France on ne parle que de baisse de prix, jamais de hausse de rémunérations.
C'est le signe d'un pays en panne..." s'inquiète Robert Rochefort, directeur
général du Crédoc.
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L'argent s'envole ? Et si c'était plutôt
qu'il ne rentre pas ?
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Selon Bernard Maris, professeur d'économie à Paris VIII, la polémique du pouvoir
d'achat n'est qu'une manière détournée de parler des salaires. "Les possibilité
de négociation directe des salaires se sont réduites" explique-t-il.
La faute au chômage, qui reste élevé, et à toutes les exonérations de charges
sur les bas salaires qu'à mis en place le gouvernement. Avec ça, les patrons ne
sont guère incités à augmenter leurs employés. Ainsi, le SMIC a connu une hausse
de 17,5 % depuis 1999 mais dans le même temps la proportion des gens touchant
ce salaire est passée de 12,8 à 15,6 % (source : Eurostat).
Morosité ambiante
Résultat : 80 % des Français sont persuadés que leurs revenus stagneront
ou diminueront en 2007 (sondage Ipsos du 14 décembre 2006). Et se privent
donc des "dépenses plaisir" par crainte de l'avenir.
"Cette année, pour la première fois, je ne suis parti qu'une semaine en
vacances au lieu de deux" explique Joël, cuisinier dans une entreprise de
restauration collective. Habitant à 40 km de son lieu de travail, il a vu sa facture
transport augmenter de 20 %. Son salaire, lui, est resté le même : 1300 euros
par mois.