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Un jean Cheap Monday
Photo © Cheap Monday
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"Il y a quelques années, on ramait, on ne gagnait pas d'argent, tout était
réinvesti dans la boîte, se souvient Nordine Yousfi, co-fondateur de Linksury.
Le jean slim a changé nos vies : je viens d'acheter une maison !"
Il faut dire que le phénomène de ces pantalons étroits et bon marché a dépassé toutes les espérances. "Même moi, je suis surpris" avoue Nordine. Marque phare et précurseur sur ce segment, Cheap Monday vient de Suède, mais c'est Linksury qui le distribue en France.
Le succès se mesure aux 10 millions d'euros de chiffres d'affaires
réalisés en 2006 comparé au million d'il y a trois ans, aux 366 enseignes
distribuant Cheap Monday dans l'Hexagone mais aussi aux regards que portent les
professionnels du milieu. "Vous existez sur le marché quand vous avez réussi,
confirme Nordine. Notre homologue italien m'a même récemment dit qu'il voulait
devenir comme nous !"
500.000 pièces par an
Pourtant, Nordine Yousfi et son associé Stéphane Juge auraient pu passer à
côté de cette tendance qui a bouleversé le secteur du jean. Il y a trois ans,
un distributeur scandinave leur parle du concept de jean cigarette orné d'une
tête de mort et vendu à seulement 50 euros à Stoskholm. "Je ne comprenais
pas, je me demandais si ces créateurs n'étaient pas complètement frappés."
"Même moi, je suis surpris par l'ampleur du phénomène" |
Pourtant, par curiosité pour ces jeans intrigant, Linksury fait le tour de quelques magasins parisiens très différents avec ces pantalons. Devant l'accueil enthousiaste des commerçants, Nordine et Stéphane acceptent d'importer au détail quelques pièces.
Le succès a été immédiat : après les bobos parisiens, les jeans Cheap Monday ont conquis un public plus large. Aujourd'hui, Linksury écoule 500.000 pièce par an. Mais refusant de s'enfermer dans le slim, le distributeur s'apprête à lancer une nouvelle marque britannique, Farah, plus habillée que leurs modèles phares actuels.