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David Sussman est négociant en diamants.
Photo © / JDN
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A 27 ans à peine, David Sussman voit défiler chaque jour plusieurs milliers
d'euros entre ses mains. Sixième génération d'une famille de diamantaires, il
fait partie des quatre traders français autorisés sur la marché d'Anvers,
la plaque tournante du diamant mondial.
Toute la journée, il achète des diamants auprès des multiples filiales de DeBeers,
qui exploite 40% des mines de diamant dans le monde. "J'achète pour 50.000
à 100.000 dollars de diamants par mois". Qu'il n'a aucun mal à revendre aux
plus grand joailliers de la place de Paris ou sur son site Internet (celinni.com).
"Le monde des diamantaires, c'est une petite famille, explique David. On doit
être 3.000 dans le monde à faire ce métier". Un réseau relationnel qui compense
un peu la solitude du métier. Car David Sussman travaille seul. Il se lève à 5
heures du matin "car il y a un Thalys pour Anvers à 6 heures" justifie-t-il. Et
il n'a jamais fini avant 21h.
"Des grosses sommes, mais peu de bénéfices"
Conscient de faire partie d'un univers de rêve, il garde cependant la tête
sur les épaules. "Ce que je fais n'a rien à voir avec les paillettes. C'est avant
tout un métier industriel". Et si sa rémunération est confortable, "les marges
sont faibles. On manipule des grosses sommes, mais on fait peu de bénéfices".
"Le monde des diamantaires, c'est une petite famille" |
Les nombres à plusieurs zéros finissent quand même par le blaser.
"Pas plus tard que la semaine dernière, un diamant de 2.000 euros a été perdu
par le transporteur". Un cas relativement courant : 2% de la marchandise serait
ainsi "détournée". "Le livreur a du offrir une belle paire de boucles d'oreilles
à sa femme" s'amuse-t-il presque. "Heureusement, toutes les pierres sont assurées"
s'empresse-t-il d'ajouter.
Le trafic ? David affirme ne jamais avoir été concerné. Même s'il avoue qu'on
lui propose régulièrement des pierres d'Angola à l'origine incertaine. "Je refuse
systématiquement". "Ce que j'aime dans ce travail, c'est avant tout le respect
de la tradition, les valeurs, le savoir-faire" explique David. "Et surtout
cette pierre extraordinaire".
Son meilleur souvenir ; "Quand j'ai commencé il y a 4 ans : j'ai vendu mon
plus beau diamant, un 7 carats, à plus de 100.000 euros".