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| La pipe Vogue de Chacom. Photo © Chacom |
| "Nous sommes l'un des fabricants les plus créatifs du marché" |
L'artisanat de pipe est une tradition jurassienne très localisée. 90 % du marché hexagonal proviennent d'une seule ville : Saint-Claude, 13.000 âmes et 250.000 pipes par ans. A côté des petits artisans, on y trouve les usines de Berrod-Regad, Jenod et Chapuis-Comoy. Cette dernière, fondée au début des années 1920, réalise aujourd'hui un chiffre d'affaires de 1,4 millions d'euros, dont la moitié à l'export.
Nouveaux marchés
"Les Etats-Unis ont longtemps été notre plus gros client," explique Yves Grenard à la tête de l'entreprise. "Il y a seulement quatre ans, ils représentaient 30 % de nos exportations, mais avec la hausse du dollar, cette part a chuté à 10 %." Heureusement, les ventes en Europe se maintiennent et de nouveaux marchés comme la Russie et la Chine sont en progression. Au total, 70 % des pipes fabriquées par Chapuis-Cormoy se destinent aux fumeurs étrangers.
C'est dans l'après-guerre et d'abord vers les pays voisins que l'exportation de pipes françaises s'est développée, surfant sur une image de luxe. Si cette image reste vivace, Yves Grenard attribue en partie le succès actuel de son entreprise aux qualités de
son fils. "Antoine, qui gère la société avec moi, est designer de formation" explique-t-il. "Grâce à nos produits qui sortent de l'ordinaire, comme des pipes sphérique ou en forme de coque de bateau, nous sommes désormais considérée comme un des fabricants les plus créatifs du marché."
Mesures anti-tabac
L'audace esthétique semble payer. Chapuis-Comoy prévoit de commercialiser
prochainement du tabac sous sa propre marque. Et ce n'est ma les mesures anti-tabac
qui ébranleront la confiance d'Yves Grenard. "Les fumeurs de pipe ne sont pas
sensibles à ce discours : ils n'avalent pas la fumée" rappelle-t-il malicieusement.
