Crise : les promesses ont-elles été tenues ? Pas d'entraves au libre-échange

pascal lamy, directeur général de l'omc.
Pascal Lamy, directeur général de l'OMC. © swiss-image.ch/Photo by Remy Steinegger

La crise de 1929 a été déclenchée par l'éclatement d'une bulle spéculative. Son aggravation a été entretenue par l'édification de nouvelles barrières douanières. Forts de cet enseignement, les participants au sommet du G20 de Londres, en avril dernier, se sont solennellement engagés à ne pas mettre en place de freins au commerce international. "Nous ne répéterons pas les erreurs du passé", affirmaient alors les participants.

Mais des promesses aux actes, il y a un pas que les promoteurs du libre-échange aimeraient voir franchi. En juillet, un rapport de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pointait du doigt les dérapages protectionnistes de certains pays. Même si l'ampleur du phénomène n'a pas grand-chose à voir avec les années 1930, l'OMC constate que "les nouvelles mesures de restrictions au commerce ou de distorsion de concurrence ont été deux fois supérieures à celles allant dans le sens d'une libéralisation des échanges."

Certes, l'OMC n'a pas observé de hausse massive des droits de douanes, par exemple, une pratique contraire au libre-échange. Mais en ces temps de crise, un phénomène se révèle particulièrement courant : la priorité donnée aux entreprises nationales dans les plans de relance.