Toutes les prévisions économiques de 2011 Quel sera l'impact de l'instabilité politique mondiale ?

les tunisiens manifestent.
Les Tunisiens manifestent. © Philippe Blayo

La crise sème la misère, les gouvernements récoltent la colère. On ne compte plus la liste des pays en développement qui font face à des difficultés de gouvernance. Plusieurs font même l'actualité : la Tunisie s'est débarrassée de Ben Ali, la jeunesse égyptienne enjoint Moubarak de le rejoindre et la révolte peut exploser à tout moment en Algérie.

Pour des raisons plus complexes, la Côte d'Ivoire, le Liban et la Thaïlande traversent également une période de troubles : la première a deux présidents, le second vient de se doter d'un Premier ministre soutenu par le Hezbollah et la troisième connaît des manifestations politiques régulières et souvent violentes. Enfin, au Bangladesh et au Cambodge, les ouvriers font grève pour protester contre le niveau des salaires.

Conséquences immédiates, la Tunisie aurait déjà perdu 4% de son PIB, selon le ministère de l'intérieur, et Moody's a abaissé sa note d'un cran. En Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara est le seul autorisé à actionner les leviers financiers mais il ne peut pas s'en approcher. Ce qui ne l'a pas empêché d'interdire les exportations de café et de cacao pour un mois à partir du 23 janvier. Le pays étant le premier producteur mondial de cacao, les cours n'ont pas tardé à flamber (+6% en 3 jours). Pour la Tunisie comme pour la Côte d'Ivoire, l'heure est donc à l'incertitude.

Les pays développés aussi

Les pays développés ne sont pas en reste. Chez eux, les cotes de popularité se sont effondrées aussi violemment que les taux de chômage ont explosé. En France, Nicolas Sarkozy compte 70% de mécontents à son égard et François Fillon 51%. En Allemagne, Angela Merkel a durci son image conservatrice pour contrer la popularité grandissante des Verts outre-Rhin. La chancelière est parvenue à gagner trois points en trois semaines mais reste à 37% d'opinions favorables. 

Si une adhésion faible rend difficiles les réformes douloureuses mais jugées nécessaires, que dire de Barack Obama ? Le président américain a perdu sa majorité à la Chambre des représentants. Il avait déjà du mal à faire passer ses lois quand les démocrates tenaient les deux chambres...

Question subsidiaire : des dirigeants aussi contestés chez eux parviendront-ils à s'entendre dans le cadre du G20 ?