Le rapport Guesnerie sur l'enseignement des SES au lycée Les auteurs sont-ils mal présentés ?

Extrait du rapport Guesnerie : "Le souci respectable d'équilibre conduit aussi à mettre sur le même plan des discours aux statuts scientifiques très inégaux. Au total, la porte est ouverte à un relativisme qui, suggérant que toutes les opinions se valent, va au rebours d'une formation au choix citoyen."

Sylvain David, Association des professeurs de SES

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S. David. © DR

« Tout d'abord, il faut voir comment se passe les cours. La première chose que j'apprends à mes élèves de seconde lorsqu'ils étudient un document, c'est la source. Ils savent distinguer un article de presse d'un texte d'auteur. Ensuite, il ne faudrait pas que la commission pense que le débat est quelque chose de trop compliqué pour les élèves. En économie, il n'y a pas de vérité absolue, immuable. Si on nous dit : "n'abordez plus ce qui fait débat", c'est un appauvrissement de l'enseignement. »

Jean-Pierre Boisivon, Institut de l'entreprise

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J-P Boisivon. © DR

« L'enseignement est basé sur un parti-pris qui n'est pas idiot, mais dont il faut user avec modération. On part de documents au lieu d'asséner un cours. Les auteurs des manuels essaient systématiquement d'avoir des documents contradictoires. Mais cela conduit à mettre sur un pied d'égalité des auteurs comme Ricardo, Walras ou Keynes avec un article de Libé ! Et rien n'indique à l'élève qu'il est face à des statuts scientifiques différents. De même, les manuels présentent sur le même plan des auteurs majeurs et méconnus. Entre Adam Smith et Bernard Marris, on ne joue pas dans la même cour. A 17 ou 18 ans, on peut finir par croire que tout se vaut, ce qui n'est pas vrai. »