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Pierre Bouvier (Club européen des RH)
"Faire émerger une approche européenne du management"
Le Club européen des ressources humaines réunit les responsables RH des grandes entreprises. Son projet est ambitieux : défendre une vision européenne du management.
(octobre 2003)

Dossier

En plein débat sur le supposé déclin de la France et plus largement de l'Europe, les responsables des ressources humaines de grands groupes européens refusent tout fatalisme. Le Club européen des ressources humaines (ECHR), dans lequel ils se sont réunis, a pour vocation de défendre l'approche européenne de la gestion des ressources humaines. Créé début 2002, il réunit des directeurs généraux et des vice-présidents RH de grands groupes ayant un siège en Europe et une position de leader sur leur marché. Pierre Bouvier, conseiller personnel du président du groupe Adecco, fait partie des fondateurs et du comité exécutif du club.

Comment est né le Club européen des ressources humaines ?
Pierre Bouvier. L'idée de créer ce club est venue des directeurs des ressources humaines de dix grands groupes internationaux, dont Adecco, Michelin, Publicis, Schlumberger, Schneider ou encore Vivendi. Nous sommes aujourd'hui seize membres. Nous souhaitons internationaliser le club et passer à une cinquantaine de membres. Nous avons décidé de nous réunir pour échanger sur les grands sujets qui touchent les ressources humaines au niveau européen. Nous sommes partis du constat : le management européen a ses spécificités liées, par exemple, à la législation ou à la culture. Pour nous, le déclin de cette vision, par opposition à la vision américaine, n'est pas une fatalité. L'Europe est une acteur majeur et il faut défendre son rôle. Notre vocation est donc de faire émerger une approche européenne du management qui valorise le capital humain. Nous avons des préoccupations commune, le vieillissement de la population nous touche tous. Nous allons avoir besoin de talents et il faut pour cela promouvoir la mobilité. Presque partout en Europe, il y a aussi une inadaptation de la formation par rapport aux besoins de compétences des entreprises.

Le site
ECHR

Concrètement, que fait le Club européen des ressources humaines ?
Nous cherchons à avancer grâce à l'échange. Les entreprises partagent leurs expériences en expliquant comment elles ont résolu tel ou tel problème. Trois fois par an, nous organisons des "study days" dans un pays européen pour réunir nos membres et les directeurs des ressources humaines des grandes entreprises locales. Une fois par an, un séminaire a lieu sur un grand thème, comme par exemple "Mobilité et diversité" l'année dernière. Nous sommes alors entre 40 et 70 participants, avec des invités non européens. Un représentant de la Commission Européenne vient aussi nous présenter la vision de Bruxelles et échanger avec nous. A terme, nous comptons organiser tous les deux ans un grand congrès mondial. En plus de ces rendez-vous, nous faisons un peu de lobbying à Bruxelles.

Dossier

Quels sont aujourd'hui les enjeux des ressources humaines en Europe, et plus particulièrement chez Adecco ?
Les méthodes de gouvernance et d'organisation des entreprises constituent un enjeu majeur en Europe. Faut-il privilégier la centralisation ou la décentralisation du pouvoir ? La mobilité et l'expatriation sont aussi au cœur de nos préoccupations. Tout ce qui favorise le mouvement des personnes et des compétences nous intéresse. Nous réalisons par exemple une étude pour comparer les différentes législations selon les pays. La diversité dans l'entreprise est un thème central : il s'agit de promouvoir les différentes cultures, les nationalités ou encore les femmes. Enfin, nous nous posons la question de notre responsabilité sociale. Comment l'exercer de façon réelle ? Chez Adecco, nous sommes 30 000 personnes réparties dans 67 pays, le siège étant en Suisse. Notre modèle repose sur la responsabilisation et la décentralisation, ce qui nécessite une certaine cohérence. Notre activité est très locale, mais nous déplaçons aussi des compétences d'un pays à l'autre. Par notre activité, nous sommes au cœur de l'emploi et notre responsabilité sociale se doit d'être forte. En France, nous sommes par exemple ceux qui font travailler le plus de personnes handicapées.

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Rédaction, Le Journal du Management
   
 
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