Le droit rechargeable, pourquoi attendre encore ?

Xavier Bertrand, Ministre du Travail et de l'Emploi vient de relancer le débat autour du droit rechargeable, une mesure plébiscitée par les syndicats et Pôle Emploi, qui permettrait aux chômeurs de maintenir leurs droits à indemnisation non utilisés même s’ils retrouvent un travail.

En effet, aujourd'hui, un candidat au chômage peut bénéficier de 6 mois d'indemnisation. Au bout de deux mois, s'il trouve un CDD de quatre mois par exemple, il a le choix entre rester au chômage et bénéficier de l'indemnisation pendant ces quatre derniers mois ou de reprendre un emploi. S'il choisit logiquement de travailler, ce poste lui fait perdre ses droits à l'assurance chômage.
Xavier Bertrand a affirmé le 4 septembre dernier qu'il souhaitait discuter avec les syndicats à partir du 13 septembre, afin d'évaluer la possibilité pour les chômeurs de maintenir des droits à indemnisation non utilisés en cas de reprise temporaire du travail. 
Cette décision peut relancer le marché du travail, mais on s'interroge sur la nécessité d'en discuter de nouveau avec les syndicats et autres acteurs sociaux qui sont unanimes sur la question. Pourquoi attendre encore, face à l'urgence de prendre de vraies mesures pertinentes pour relancer le marché du travail ? 
Xavier Bertrand propose de revenir sur la mesure des droits rechargeables à l'indemnisation chômage dans le but de favoriser le retour à l'emploi.
Une véritable solution pour les personnes qui se retrouvent au chômage et qui acceptent un emploi, même moins rémunéré que leur indemnisation chômage. En effet, si elles conservent leurs droits à l'allocation chômage, elles n'hésiteront plus à accepter un poste, plutôt que de rester inactifs !
Il s'agit là d'une mesure exceptionnelle, qui doit être mise en place sans plus tarder et qui est un pas extraordinaire pour l'évolution du marché du travail français.
Relancer le débat avec les syndicats est une première étape, mais en tant que recruteurs, nous espérons vivement que ce n'est pas encore de la poudre aux yeux...
Cette loi permettrait de soulager les candidats qui craignent de perdre leurs droits aux Assedics et de réduire leurs appréhensions face à une offre d'emploi moins bien rémunérée ou de courte durée. C'est un moyen de motiver le retour à l'emploi en limitant la prise de risques.
Dans les temps actuels, les candidats pensent qu'il est compliqué de changer d'emploi. Nous entrons dans une ère constituée de cycles de croissance plus courts et si nous restons dans l'attentisme, certains resteront au chômage 10 ans ou ne feront jamais évoluer leur carrière !
Cette mesure, si elle est rapidement appliquée, va favoriser la mobilité, la flexibilité et donc faire baisser considérablement le chômage.
Je reste tout de même persuadé que la solution serait de payer 100% des Assedics sur 6 ou 9 mois plutôt que 54% sur 2 ans. D'après moi, l'employabilité des gens dépend de leur capacité à retrouver un emploi rapidement, et pour cela il vaut mieux investir 100% de leur salaire sur 6 mois seulement, pour leur permettre de maintenir un certain niveau de vie, et les pousser à accepter les premières offres d'emploi pertinentes sans tergiverser. Il serait bien sûr indispensable de mettre en place des limites définies afin d'éviter les éventuels abus, mais il s'agit là d'un autre débat.