Est-il vraiment toujours nécessaire de "comprendre" ?
Aussi surprenant que cela puisse paraître pour notre culture rationaliste, il n’est pas forcément besoin de « Comprendre » pour donner du sens à l’action et s’y engager…
« Comprendre » signifie littéralement « prendre en soi ».
Le besoin compulsif de comprendre, peut traduire une
recherche de contrôle, la vaine tentative de contenir ce qui nous
contient, de comprendre ce qui nous dépasse (…qui nous comprend), ce
qui est proprement impossible.
Ainsi, certaines expériences ne peuvent être appréciées de manière rationnelle,
parce qu’elles débordent du cadre de notre raison.
Par exemple, quel sens peut-on donner au sein d’une équipe à un changement
imposé, dont on ne comprend pas l’intérêt ou les enjeux véritables ?
Celui d’être une opportunité :
* opportunité d’apprendre, donc de grandir, mais aussi de se
transformer, donc de ne plus être ce à quoi nous étions pourtant
« attachés »…
* opportunité donc de nous « détacher », de nous libérer d’un passé
dont les attaches nous retiennent en arrière, afin de mieux nous ouvrir à la
suite qui nous appelle…aussi surprenant que cela puisse paraître pour notre
culture rationaliste, il n’est donc pas forcément besoin de
« Comprendre » pour donner du sens à l’action et s’y engager…
Pour autant : "faut-il ne jamais
chercher à comprendre ?", ou bien encore "peut-on rester crédible si
on ne comprend jamais rien ?"
Renonçant aux positions extrêmes, qui par nature confinent toujours à
l’absurde, reconnaissons qu’il est utile de percevoir le sens et les liens
logiques entre les choses, pour en suivre le fil directeur et en prolonger
l’intention.
Mais n’est-ce pas surtout utile à l’auteur de l’action, plus qu’à celui
qui l’accompagne ? Par exemple, un Coach-manager n’a
pas tant besoin de comprendre le contenu, ni le contexte d’un
problème posé par son N-1 : après avoir entendu le cadre de référence qui
limitait ses options (sans connaître ni comprendre tous les détails du
contenu), il l’invite plutôt, dès que possible, à ouvrir sa vision et à se
projeter sur de nouvelles options à partir d’un cadre de référence élargi.
Dans d’autres articles (Coacher en entretien
individuel), consacrés aux techniques d’élargissement du cadre
de référence, nous indiquons comment proposer un miroir qui fait trouver
de nouvelles options là où l’autre ne pensait pas à les chercher.
Nous irons même plus loin en envisageant ensemble comment une personne pourrait
résoudre un problème sans l’analyser, sortir d’une impasse et relever un défi
sans le « comprendre ».
Accompagner sans comprendre ?
Mais d’ici-là, nous souhaitons que ces questions vous accompagnent et vous
travaillent… tant il est vrai que « ce sont souvent les questions plus que
les réponses qui nous font grandir ! »