L'art de demander des "feed-back" sans prendre de coups

Un « feed-back » est une information donnée en retour, un commentaire. Le demandeur dudit feedback pose une question ouverte : « Dis-moi ce que tu en penses » ? Si vous saviez tout ce qui se passe dans la tête de quelqu’un, vous seriez sans doute un peu plus prudent.

Évacuer la subjectivité  

Rappelez-vous que la plupart des gens s'expriment au travers de jugement. Ainsi utilisent-ils régulièrement des qualificatifs tels que "bon, bien, mauvais, brillant, intéressant, négligé....". Ces mots renvoient au système de valeurs du locuteur et donc parlent exclusivement de lui. Ils ne viennent en rien enrichir la réflexion mais peuvent perturber la relation et vous laisser dans un questionnement sans fin : Qu'a-t-il/elle voulu dire ? Pourquoi t'a-t-il/elle dit cela ?.... D'où la nécessité d'identifier sur quel aspect de la situation vous voulez être confronté. Si vous envoyé du jugement, vous recevrez du jugement.

Focaliser sur l’utilité

Le “feed-back” n’est pas une critique, c’est une information en retour qui va venir nourrir votre production. Il doit être avant tout utile, faire avancer la situation.
Il fait partie d’une logique d’amélioration qui met en scène deux ou plusieurs personnes travaillant pour le même objectif ou dans le même sens. Ainsi, un commentaire ne vise jamais la personne mais le comportement, l’action ou la production.
La question « Qu’est-ce que tu penses de moi, de mon travail, de ma vie…. ? » est à bannir si vous ne voulez pas offrir à l’autre une opportunité de défoulement.

Demander un feed-back en commençant par : « En quoi… ? »

Vous demandez un feed-back à une personne que vous estimez compétente par rapport au trait que vous voulez évaluer pour un retour sur la conformité, la justesse … (ex : En quoi ai-je pu faire une erreur dans mon plan comptable ?) ou à toute autre personne si vous êtes intéressé par une pensée innovante parce que de type « œil neuf » (ex : En quoi le Logo de ma société peut-il parler aux jeunes adultes ?). En débutant par « En quoi… » vous orientez votre demande sur l’aspect qui vous tient à cœur et vous êtes sûr d’obtenir une réponse précise et pertinente.

Recevoir un feed-back de qualité

Formuler un « feed-back » demande de l’investissement (De quoi parlons-nous ? Qu’est-ce qui a été fait ? Comment puis-je être utile à tout cela…). C’est une marque d’intérêt dont témoigne votre interlocuteur à votre égard ou à celui de l’objectif à atteindre. Cela explique peut-être la rareté des feed-back de qualité. L’absence de feed-back ne marque pas forcément l’indifférence mais la difficulté à formuler sa pensée ou la peur d’être maladroit.
Il est donc important de remercier la personne qui vous donne un feed-back et de lui dire EN QUOI son feed-back est utile pour vous. C’est un peu comme huiler un mécanisme pour le rendre plus performant.

Trouver de l’intérêt au feed-back destructeur

Plus vous faites de choses, prenez d’initiatives, plus vous êtes exposés aux feed-back qui en fait sont des critiques déguisées. Sachez que ces remarques sont généralement d’un grand intérêt si vous parvenez à dépasser l’obstacle qu’est votre égo (Me dire ça à moi !). Concentrez-vous sur le contenu.
Quand vous recevez un feed-back violent, acceptez le fait qu’au moins 1 % de ce qui est dit est vrai. C’est une piste de progression à explorer. Vous savez parfaitement que les personnes qui vous aiment vous soutiendront mais ne prendront que rarement le risque de vous déplaire donc de pointer ce qui vous limite. Vos « ennemis » peuvent donc devenir des amis malgré eux. N’est-ce pas formidable ?
Demander des feed-back est une pratique personnelle et professionnelle très utile car personne ne sait lire dans les pensées d’autrui. C’est le moyen le plus sûr d’avancer dans la bonne direction et d’atteindre ses objectifs.