Quels métiers exerceront nos enfants en 2030 ?

Il y a 10 ans seulement, les fonctions de social media manager ou d’UX designer étaient inconnues. Pourtant, ces postes sont devenus essentiels sur le marché d'aujourd'hui. A quoi ressembleront alors les métiers de nos enfants dans dix, vingt ou trente ans ?

En 1790, 90% de la population active des Etats-Unis travaillait dans l’agriculture. Ces millions de personnes auraient-elles pu prédire qu’elles représenteraient moins de 2% de la population active américaine et que les profils les plus recherchés deviendraient les développeurs web, les experts SEO ou encore les growth hackers ?

Des métiers pour la plupart inconnus

Les cycles d’évolution et d’innovation ne cessent de s’accélérer. Il y a 10 ans
seulement, personne encore n’exerçait le rôle de social media manager ou d’UX
designer
, alors que ces postes sont devenus essentiels sur le marché du travail aujourd’hui. A quoi ressembleront alors les métiers de nos enfants dans 10, 20, 30 ans ? Ce que l'on sait à l’heure actuelle, c’est que ces métiers n’ont pas encore été inventés.

D’après le forum économique mondial, 65% des enfants qui entrent en école
primaire aujourd’hui exerceront plus tard un métier qui n’existe pas encore. Et pour l’étudiant qui commence son cursus technologique à l'université cette année, la moitié de ce qu'il apprendra lors sa première année d'étude serait en réalité dépassé deux années plus tard.

Mais face à cette création de nouveaux métiers, l’automatisation et la robotisation
croissante de notre économie annoncent la disparition d’un grand nombre de métiers qui existent à l’heure actuelle. Pour le chercheur Thomas Frey, directeur du Da Vinci Institute, 2 milliards d’emplois disparaîtront dans le monde d’ici 2030.
Le défi est alors le suivant : nous devons préparer les enfants pour des métiers qui
n’existent pas encore et qui permettront de résoudre des problèmes qui n’ont pas
encore été identifiés, en utilisant des technologies qui n’ont pas encore été inventées.

Une école à repenser

Si comme le disait Albert Camus, un des rôles de l’école doit être de “préparer les
enfants à vivre dans un monde qui n'existe pas”, il semblerait bien que le système
éducatif actuel, hérité de la révolution industrielle, soit loin de remplir cet objectif.
L’école doit être repensée pour préparer à des carrières qu’on ne peut seulement
imaginer aujourd’hui, puisqu’elles n’existent pas encore. Selon un rapport de
l’Institut pour le Futur, 85% des emplois de 2030 n'existent pas encore aujourd'hui.

Dans quelques années le rythme des changements sera devenu si rapide que la
population active sera forcée d’apprendre de nouvelles compétences sur le moment, pour une utilisation immédiate. La capacité à acquérir de nouvelles connaissances semble alors plus précieuse que la connaissance elle-même. L’école doit apprendre à apprendre. Une réussite emblématique de ce modèle est l’Ecole 42 créée par Xavier Niel, où les étudiants évoluent sans professeurs, apprenants par eux même à maîtriser de nouveaux langages informatiques.

Mais le système éducatif de demain devra par dessus tout favoriser la créativité de
ses étudiants au lieu d’étouffer ces derniers au sein de programmes scolaires
condamnés à l’obsolescence. L’école devra libérer la créativité de ses élèves en les
laissant expérimenter par eux même au gré de projets qui les passionnent et
nourrissent leur curiosité. L’expérimentation permet également de développer la
collaboration, l’esprit critique, l’intelligence collective et la résolution de
problèmes complexes, autant de compétences vitales pour évoluer sur le futur
marché de l’emploi. La préparation à ces nouveaux métiers va aujourd’hui de pair avec le développement des nouveaux modes de travail ou des nouvelles aspirations professionnelles, portés par la génération millennials qui représentera 75% de la population en 2030. 

Le freelancing, le télétravail, le reverse mentoring, autant de nouveaux modes de travail qui deviendront la norme, tout comme il deviendra normal à 35 ans d’être passé par 10 emplois différents qui n’auront rien à voir entre eux, permis par une adaptation et un apprentissage permanent.

Ces profondes mutations sociétales dans lesquelles grandiront nos enfants doivent
être intégrées à la fois par les entreprises et par le système éducatif pour élaborer
ensemble des conditions propices au futur monde du travail.