365Talents gère la mobilité interne grâce à l'IA

365Talents gère la mobilité interne grâce à l'IA La plateforme permet aux grands groupes d'avoir une cartographie précise de leurs compétences en interne, avec l'apport de l'intelligence artificielle.

Comment gérer et surtout repérer les talents internes dans un groupe qui comprend des milliers de salariés ? C'est ce que propose la plateforme de 365Talents, start-up de 34 salariés basée à Paris et Lyon et fondée fin 2015 par Loïc Michel, Mathieu Martin et Paul Mougel. 365Talents compte actuellement 12 clients dont la Société Générale, Allianz, la Caisse des dépôts et consignations, Orange ou le Crédit Agricole couvrant "plusieurs dizaines de milliers de collaborateurs" selon Loïc Michel, CEO.

Le fonctionnement est simple. Les compétences de chaque salarié du groupe sont entrées dans la base et peuvent être étudiées et consultées par d'autres collaborateurs. Ainsi, les managers peuvent savoir quels sont les talents disponibles et chercher plus facilement le bon candidat pour une mobilité interne. Loïc Michel parle d'une "cartographie des compétences". "Notre objectif, c'est de mettre les talents en mouvement, les mobiliser sur les bons projets et les bonnes formations", détaille-t-il.

Une "cartographie des compétences"

La plateforme de 365Talents. © 365Talents

Pour obtenir cette base de compétences, 365Talents part naturellement des CV et des évaluations annuelles des collaborateurs. Mais la principale source de données vient des outils métiers ou des réseaux sociaux d'entreprise qui peuvent être interconnectés avec la plateforme. Par exemple, si untel est actif sur un logiciel de gestion de projet, 365Talents lui attribuera cette compétence.  Le panorama des compétences au sein d'un groupe est donc établi à partir des expériences au quotidien des salariés et non d'un référentiel prédéfini.

Pour traiter toutes ces sources, 365Talents fait appel à l'intelligence artificielle. Une IA qui utilise l'analyse sémantique pour comprendre les données disponibles et les retranscrire en compétences. L'IA évolue grâce à l'apprentissage. "On ne rajoute rien sans l'accord du collaborateur (…) On prend en compte le feedback de l'utilisateur et c'est intégré dans l'algorithme", explique Loïc Michel. L'IA va aussi servir à faire du matching en faisant le lien entre une fiche de poste et les compétences d'un salarié.

Il reste le cas de la prise en compte des softs skills dans la base. "Tout ce qui est hard skills, ça se manipule facilement, c'est différent des traits de personnalité, du profil psychologique", note Loïc Michel. Il signale quand même la mise en place de "partenariats avec des solutions de tests" pour affiner les résultats de sa plateforme.

Une IA basée sur l'analyse sémantique

Un des concurrents directs de 365Talents, Clustree, utilise aussi l'IA pour le suivi de la carrière des salariés. D'autres solutions de gestion des talents par l'IA existent comme Yatedo ou le CV Catcher de Jobijoba mais sont destinées au recrutement externe.

Si 365Talents ne dévoile pas son chiffre d'affaires, son CEO Loïc Michel évoque un revenu récurrent d'1 million d'euros par an. Il table sur un CA et un nombre de clients multipliés par trois en 2019. Le modèle économique de la plateforme est basé sur un abonnement mensuel de 3 euros par collaborateur. La société a levé 2,5 millions d'euros en mai 2017 auprès d'Axeleo Capital, Ventech et Alliance Entreprendre. Elle espère arriver à un effectif de 50 personnes d'ici la fin de l'année, dont des spécialistes en linguistique pour développer l'IA.