Groupama prévient le risque cardiovasculaire chez ses collaborateurs

Examens de santé pour les volontaires et même achat de défibrillateurs... La démarche de prévention lancée par le DRH de Groupama SA dépasse de loin la simple sensibilisation. Retour sur l'opération "Coeur attitude".

Pour les 51 ans de sa politique de prévention auprès de ses salariés, la DRH de Groupama SA a décidé de s'attaquer à la première cause de mortalité en France : le risque cardiovasculaire. Fin novembre dernier, après diffusion de documents de sensibilisation et plusieurs réunions d'information, les 2.000 salariés de Groupama SA et de Groupama Logistique se sont ainsi vus proposer un examen et une consultation destinés à évaluer leur niveau de risque, sur le principe du volontariat et de la stricte confidentialité. "Ce sont plus de 600 personnes qui ont souhaité profiter de l'occasion. Pour du volontariat, qui plus est sur un sujet pour lequel les gens se sentent plus ou moins concernés, c'est un gros succès", se réjouit Olivier Ruthardt, DRH de Groupama SA.

"Tous les mois et demi, sont menées des animations de prévention"

Ce rendez-vous en deux temps comporte d'abord un examen biologique : le prélèvement sur le bout du doigt d'une goutte de sang. Les résultats sont immédiatement restitués. Suit une consultation avec examen clinique d'une vingtaine de minutes, à l'issue de laquelle le médecin indique le niveau de risque et conseille d'éventuelles mesures préventives, à mettre en œuvre avec le médecin traitant.

Mais l'opération "Coeur Attitude" ne s'arrête pas là. En novembre prochain, un rendez-vous similaire permettra de mesurer l'évolution du risque. "Il sera évidemment proposé aux 600 collaborateurs qui ont entamé la démarche, mais également aux autres", précise Olivier Ruthardt.

Et entre temps, diverses actions de prévention et de communication accompagnent les collaborateurs dans la prise en charge de leur risque. Le DRH explique ainsi : "Toutes les 6 à 8 semaines, des animations sont menées autour de la consommation excessive de tabac, l'alcool, le stress, les comportements alimentaires à risque... Nous avons aussi impliqué nos restaurateurs, en leur demandant de préparer des repas équilibrés et d'éviter les plats trop gras ou trop sucrés."

"Le fait d'avoir un défibrilateur peut sauver une vie, même s'il ne sert qu'une fois tous les cinq ans"

Poursuivant sa logique, l'assureur a même décidé d'installer des défibrilateurs. "Nous voulions être cohérents dans notre démarche de prévention. Leur utilité a été prouvée aux Etats-Unis, qui en ont par exemple dans leurs aéroports. La Mairie de Paris a également commencé à en placer à quelques points stratégiques de la capitale. Cela peut faire gagner 20 ou 25 minutes voire plus, jusqu'à l'arrivée des secours. Le fait d'avoir un appareil peut donc sauver une vie, même s'il ne sert qu'une fois tous les cinq ans." Alors malgré le prix, décision a été prise d'en pourvoir chaque établissement. "On va former des salariés à leur utilisation et plutôt que dans les infirmeries, les placer dans les postes de contrôle sécurité, qui sont toujours ouverts et accessibles."

Au terme de l'opération, Groupama réalisera une enquête auprès de ses salariés afin de mesurer l'évolution de leur perception des risques cardiovasculaires ainsi que les éventuels changements de comportement. Puis décidera quelles suites donner à "Cœur Attitude". "Nous ferons un point de bilan, regarderons les actions à pérenniser et celles qui nécessitent un focus particulier", conclut Olivier Ruthardt. L'objectif premier restant que les collaborateurs, de leur propre chef, acquièrent des réflexes quotidiens leur permettant de mieux maîtriser leur risque cardiovasculaire.