Recruter par le jeu : pourquoi les entreprises s'y mettent Un outil de communication avant tout

Dénicher les talents n'est pas le seul avantage de la "gamification". Les entreprises en profitent surtout pour soigner leur image, leur "marque employeur". C'est un calcul à long terme, une communication aux effets difficiles à évaluer.

"Nous voulons communiquer ce que nous avons d'unique, de différent"

Concrètement, bon nombre de ces jeux se fixent pour ambition première de faire connaître des métiers. C'est le cas d'Allianz Experience, qui ambitionne de faire découvrir le job de conseiller en gestion de patrimoine (750 raisonnements en 2012). C'est un premier filtre qui permet au candidat d'évaluer si ce métier lui correspond. De même, Défi Ingénieurs vise à faire découvrir les différents univers des ingénieurs de la SNCF.

Distinction

Au-delà des métiers qu'elles entendent promouvoir, les entreprises entendent bien évidemment se présenter sous leur meilleur jour. "Ces jeux ne sont valables que s'ils font la différence avec les autres entreprises", souligne Marie-Dominique Jacquet de L'Oréal. Même résonnement chez Danone : "Nous voulons communiquer ce que nous avons d'unique, de différent, c'est-à-dire notre double projet économique et social, certifie Christine Gas. Ce jeu témoigne de cette double vision : un curseur permet ainsi de gagner des points sur le social ou l'économique, selon nos choix."

Se distinguer des autres recruteurs, c'est bien souvent l'ambition profonde de ces serious games destinés aux jeunes. Ces entreprises espèrent qu'au cours de ces parties, un lien particulier se tisse entre elles et les talents de demain. Un lien qui, chez BNP Paribas par exemple, prend la forme d'un certificat, comprenant le classement du candidat, et "qui peut être valorisé dans une candidature", précise Déborah Lasry. Un lien qui, espèrent ces entreprises, les conduira à postuler chez elles plutôt que chez les concurrentes et qui se conclura idéalement par un entretien d'embauche. Bien loin du monde virtuel.