IL Y A 5 ANS
18/12/2007
Il y a 5 ans : Microsoft était condamné à embarquer Java
A l'origine de la passe d'armes que se livraient les deux géants : la volonté de Microsoft de mettre des bâtons dans les roues de Java, ce langage de programmation "universel" créé par Sun, et pour tout dire fort dérangeant du point de vue du géant de Redmond. Dans ce duel, Sun reprochait notamment à Microsoft d'avoir développé une version spécifique de Java, conçue pour être en partie incompatible avec la sienne. Sun était également très mécontent que Microsoft ait retiré sa "machine vituelle Java" - un "moteur" sans lequel les programmes Java ne peuvent pas tourner - sur Windows. Des accusations justifiées ? Le juge fédéral américain Frederick Motz donnait en tout cas raison à Sun sans la moindre ambiguïté. Les attendus du jugement en attestaient : "[Microsoft a] délibérément fragmenté la plate-forme Java pour la rendre moins attractive aux yeux des développeurs et des utilisateurs". Et le geste suivait la parole : Frederick Motz condamnait en première instance Microsoft à "embarquer la version la plus récente de Java par défaut dans tout produit compatible .Net, Windows XP et Internet Explorer inclus". C'était la deuxième fois que la justice américaine rendait raison à Sun contre Microsoft dans un procès Java : une première bataille juridique s'était soldée par la victoire de Sun en 2001, après quatre ans de procédures. Cette seconde décision avait été rendue en un peu moins de 10 mois. Pour le juge, le temps pressait : chaque mois qui passait donnait un avantage de poids à Microsoft : "il est absolument certain que si l'on ne traduit pas le jugement dans les faits, Sun aura à jamais perdu la possibilité de se battre - et l'opportunité de prendre le dessus - dans un marché rigidifié par les violations anti-concurrentielles de son concurrent". Sur le plan symbolique, la victoire de Sun était donc spectaculaire, voire inespérée : elle offrait au fabriquant la garantie que sa machine virtuelle serait présente sur toute la gamme Microsoft - c'est à dire la majorité des ordinateurs professionnels et grand public. Mais Sun devait encore prendre son mal en patience, et attendre encore un an : Microsoft ayant immédiatement fait appel, "en demandant à la cour d'accélérer au maximum la procédure".
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