Secrétaire d'Etat à l'économie numérique : des réactions mitigées

La nomination d'Eric Besson comme Secrétaire d'Etat à l'économie numérique suscite des réactions diverses. L'ensemble des acteurs s'accordent cependant sur un point : un mi-temps, ce n'est pas assez pour couvrir toutes les questions liées à l'économie numérique.

La nomination d'Eric Besson au poste de secrétaire d'Etat à l'économie numérique dans le cadre du récent remaniement ministériel suscite des réactions nombreuses et diverses de la part des acteurs du secteur.

Il faut dire que la création de ce poste répond à une demande très forte, à la fois des acteurs du monde numérique et plus largement de l'univers économique. Le Syntec et le Medef étaient entre autres favorables à cette création, de même que Jacques Attali, qui en avait fait une proposition dans son fameux rapport.

Eric Besson, déjà en charge du secrétariat d'Etat chargé de la prospective et de l'évaluation des politiques publiques, se voit octroyer des compétences élargies au "développement de l'économie numérique".

A l'agenda des divers chantiers qui attendent le secrétaire d'Etat, on trouve le piratage, la télévision mobile, mais aussi la taxe envisagée sur Internet et les opérateurs téléphoniques pour financer la suppression de la publicité dans l'audiovisuel public.

Côté réactions, l'April déplore que les problématiques du numérique soient réduites uniquement aux aspects économiques. Pour l'association, l'état doit également considérer les bénéfices des technologies numériques pour les citoyens, notamment en termes de disponibilité, d'échange et de partage des savoirs pour tous et par les citoyens eux-mêmes.

Une nomination qui devra s'accompagner de l'attribution de moyens

Par ailleurs, l'April s'inquiète des positions exprimées par Éric Besson à l'automne 2007 au sujet du renforcement de la propriété intellectuelle, souhaitant que la France dans ce domaine s'inspire des Etats-Unis. Pour l'April, le secrétaire d'Etat devra d'abord faire le bilan de la législation existante en matière de propriété intellectuelle.

Pour l'Afdel (l'Association française des éditeurs de logiciels), le rattachement du dossier numérique à ceux de la prospective et de l'évaluation répond aux attentes des acteurs de l'écosystème numérique.

Pour le Geste, Groupement des éditeurs de services en ligne, cette nomination est également une bonne chose, mais devra s'accompagner de l'attribution de "moyens nécessaires".

L'association fait déjà état de ses doléances au secrétaire d'état, notamment sur la question de l'harmonisation de la TVA Web et papier, mais aussi sur le libre accès à l'information, la simplification du droit d'auteur, et la garantie des entrepreneurs numériques dans un environnement législatif pacifié.

L'association Renaissance Numérique enfin évoque elle une avancée positive mais encore insuffisante dans le domaine de l'économie numérique. Elle regrette en effet que ce poste de secrétaire d'Etat ne soit pas occupé à plein temps.