TCS rachète l'activité BPO de Citigroup pour 505 millions de dollars

La SSII indienne s'empare des activités backoffice de régularisation d'ordres boursiers de l'établissement bancaire américain. Un contrat de prestations de services de 2,5 milliards de dollars a également été conclu.

Emportés dans la tornade financière mondiale, les géants bancaires américains aux pieds d'argile sont prêts à toutes les manœuvres pour faire rentrer de l'argent frais et contrebalancer les (énormes) pertes directement liées à leurs activités de crédits hypothécaires toxiques. 

Dernier exemple en date, celui de Citygroup qui vient de lâcher son activité de BPO (Business Process Outsourcing) à Tata Consultancy Services (TCS) pour la coquette somme de 505 millions de dollars en cash.

En contrepartie, la SSII indienne se voit garantir par l'établissement financier le maintien pendant une durée de 9 ans et demi de la réalisation de prestations de services IT externalisées pour un montant global de 2,5 milliards de dollars. Un accord qui propulse de facto Citigroup en tant que premier client mondial de TCS.

En rachetant Citigroup Global Services (CGS), la SSII saisit là l'occasion de renforcer ses équipes offshore de 12 000 collaborateurs supplémentaires, et de mettre la main sur un vivier de croissance supplémentaire. L'exercice en cours ayant par exemple permis de générer des revenus proche des 280 millions de dollars.

Les SSII indiennes, loin d'être à l'abri des conséquences de la crise financière

Les  actifs repris sont avant tout d'ordre backoffice, centrés sur des activités administratives de régularisation d'ordres boursiers à destination des institutions de services financiers. Des actifs qui permettront à TCS de créer des plates-formes de règlements bancaires intégrant "ses produits et propres capacités organisationnelles", comme l'a souligné son P-DG, N. Chandrasekaran au détour d'une interview accordée au Wall Street Journal.

Encore au stade de rumeur depuis la fin du mois d'août dernier, la concrétisation de cet accord entre Citigroup et TCS met en tout cas en exergue les difficultés auxquelles les SSII indiennes devront rapidement faire face. Déjà, en avril dernier, Satyam - autre pilier indien du secteur IT - avait annoncé le licenciement de 4 500 personnes, soit pas moins de 9% de l'ensemble de sa masse salariale.

Car les SSII indiennes sont loin d'être à l'abri des conséquences de la crise financière mondiale. La principale raison étant liée au fait que la plupart d'entre elles font reposer une grande partie de leur chiffre d'affaires grâce au secteur financier.

Mais avec une baisse mécanique de la demande en partie due à l'effondrement - voire à la disparition pure et simple - des établissements bancaires, c'est tout ou partie du modèle économique et commerciale des SSII indiennes qui est menacé. Ces dernières étant bien plus exposées que leurs homologues européennes ou bien américaines.

Ainsi, alors que pour ses dernières la part des revenus issus des entreprises du secteur financier gravite en moyenne autour des 20%, ce n'est pas le cas pour TCS ou Infosys pour qui elle contribue respectivement à hauteur de 44% et de 36% de leur chiffre d'affaires.

Fort heureusement, toutes ne sont pas dans ce cas. Wipro, par exemple, affiche dans le domaine un ratio de 25%. Un chiffre qui ne l'a cependant pas entièrement protégé, puisqu'il a dû se résigner à licencier plus de 700 personnes.