Marie-Agnès Liza (DSI, Bluestar Silicones) "Nous virtualisons à la fois les serveurs et les postes de travail"
Issu du groupe Rhodia, le spécialiste du silicone est passé sous pavillon chinois. D'une culture informatique centralisée, l'activité a dû s'adapter à une organisation IT décentralisée.
JDN Solutions. Bluestar Silicones est une entité relativement récente au sein du groupe China National Bluestar. Quel est l'historique de son système d'information ?
Marie-Agnès Liza. Bluestar Silicones est une filiale du groupe chinois China National Bluestar, issue du rachat d'une activité de Rhodia. Nous sommes spécialisés dans la conception et la fabrication de silicones. Au sein de Rhodia, les fonctions étaient gérées au niveau du groupe, et partagées entre les différentes entités. C'était le cas des fonctions finance, ressources humaines ou encore achats, mais aussi de la DSI qui était également centralisée. La reprise de cette activité Silicones par Bluestar a par conséquent impliqué de structurer l'organisation en se dotant de processus propres pour l'ensemble de ces fonctions.
La création de Bluestar Silicones a eu lieu le 1er février 2007. C'est aussi à cette date qu'a été lancé le projet de création du nouveau système d'information. Un service SI ainsi que l'ensemble de l'infrastructure et des outils informatiques et réseaux ont dû être mis en place en 18 mois pour répondre à l'attente de notre nouvelle maison mère.
Comment avez-vous géré la migration des processus métier basés sur le système d'information de Rhodia vers la plate-forme informatique nouvellement créée ?
Sur la partie transactionnelle, nous avons décidé de cloner le système SAP que nous utilisions au sein de Rhodia. Une fois cette première étape réalisée, nous avons supprimé ensuite les données qui ne se rattachaient pas aux entités juridiques Bluestar Silicones. Cette démarche de clonage nous a permis de bénéficier rapidement d'un système central autonome. Mais, elle était avant tout le moyen de réaliser les changements informatiques sans pour autant remettre en cause les processus métier opérationnels de vente, de gestion de la chaine logistique et de suivi financier.
"Nous avons étendu SAP aux régions Amérique du Nord et Asie"
A l'origine, le système SAP se limitait à l'Europe et au Brésil. Dans la foulée de la mise en œuvre de l'ERP au sein de Bluestar Silicones, nous l'avons étendu aux régions Amérique du Nord et Asie.
Parallèlement, nous avons engagé plusieurs projets de déploiement visant à compléter ce nouveau système d'entreprise. Ils ont notamment porté sur les bases de données de recherche et développement, des outils métiers autour de la gestion des schémas industriels, mais aussi la CAO/ DAO. Un intranet mais aussi une application d'e-business ont également été mis en place. Nous avons enfin reconstruit les outils de vente en ligne
Comment gérez-vous l'exploitation de votre parc de PC et de serveurs ?
Une fois les applications basculées, nous avons lancé un appel d'offres visant à externaliser l'exploitation de notre infrastructure informatique sur le périmètre européen. Nous avons choisi Sogeti pour nous accompagner dans l'analyse des règles d'exploitation que nous avions, et dans la définition et la mise en place de règles, de procédures et d'outils propres à Bluestar Silicones. La société de services a ensuite pris en charge la séparation des réseaux locaux et des infrastructures systèmes des implantations de Bluestar Silicones de ceux de Rhodia.
Quel bilan faites-vous de ce contrat d'infogérance ?
La proximité et la capacité d'écoute du prestataire figurent parmi les facteurs clés de réussite d'un tel projet. Il faut également être un client important pour la société de services choisie. Sogeti a répondu à ces deux critères. Bluestar Silicones a une problématique internationale proche de celle d'un grand groupe, mais avec un chiffre d'affaires qui reste celui d'une société de taille moyenne.
Avec Sogeti, nous avons mis en œuvre des processus de standardisation des postes de travail, des outils de mise à jour automatisée des correctifs, des processus de descente de master à distance. L'ensemble de ces mesures nous a permis d'atteindre le niveau de standardisation que nous recherchions pour un coût bien maitrisé. Mais le fait de figer l'environnement applicatif pour effectuer ces changements nous a aussi fait prendre un certain retard sur le marché.
Par la suite, Sogeti a très bien réagi au contexte économique difficile que nous avons vécu. Le marché des silicones a été touché de plein fouet par la crise. En 2009, Sogeti a été à notre écoute, et nous avons pu rediscuter l'ensemble des services et des SLA du contrat pour nous adapter au nouveau contexte économique. Les horaires d'ouverture du help desk ont été revus, tout comme le nombre de langues disponibles. Les évolutions techniques du parc ont également été figées. Le tout pour permettre à Sogeti d'optimiser son organisation tout en continuant à répondre aux demandes en s'adaptant au mieux à ce contexte exceptionnel.
"La crise nous a poussé à réfléchir à des leviers d'innovation pour optimiser l'organisation et les coûts"
Quels enseignements tirez-vous de cette expérience ?
Quand on signe un contrat sur trois ans, il est important d'avoir conscience que le contexte économique peut changer rapidement et que la technologie évolue également très vite. Concernant le contrat signé avec Sogeti, le contexte a fait que nous avons de moins en moins besoin d'interventions sur site qui sont remplacées par des prestations de gestion des réseaux et des fermes de serveurs.
Cela ne veut pas dire qu'un contrat de trois ans soit trop long, mais plutôt qu'il est important de conserver une ouverture sur la définition des services couverts et des unités d'œuvre.
Vous avez lancé une démarche de virtualisation. Sur quelle partie de l'infrastructure porte-t-elle ?
Le contexte de crise nous a poussé à réfléchir à des techniques et des leviers d'innovation informatiques pour optimiser l'organisation et les coûts de l'entreprise. La virtualisation en fait partie.
Nous nous sommes engagés sur un projet de virtualisation à la fois des serveurs et des postes de travail . Une partie des serveurs est déjà virtualisée et l'objectif est maintenant de généraliser la démarche. Du côté des postes de travail, nous avons notamment opté pour VMware. Cette technologie nous permet de virtualiser entièrement les postes, en prenant en charge des solutions impliquant des configurations applicatives personnalisées comme l'outil collaboratif ou des systèmes liés à la R&D.
Quelles sont vos priorités en 2010 concernant les applications liées au cœur de métier de Bluestar Silicones ?
Plusieurs projets visent à prendre en compte de nouvelles réglementations associées au secteur de la chimie, notamment en matière de traçabilité des substances chimiques ainsi qu'à leur transport et leur étiquetage. Sur le plan informatique, cette mise en conformité des processus passe notamment par la mise en œuvre d'un système de traçabilité capable de revenir aux substances entrant dans la composition de nos produits.
Un autre projet vital pour nous porte sur les outils de pilotage. C'est un domaine dans lequel l'application retenue est importante puisque c'est sur elle que va se baser le déploiement technique. Mais, la mise en place d'un système décisionnel nécessite beaucoup d'énergie sur le plan de la réflexion métier, peut-être encore plus que pour les autres chantiers informatiques. L'un des principaux enjeux est en effet d'aboutir à une interprétation commune et juste des indicateurs de pilotage pour l'ensemble de l'entreprise.
Quelles sont les compétences IT que vous avez décidé d'intégrer à la DSI ?
Globalement, Bluestar Silicones dispose en interne des ressources métiers ou stratégiques. Au sein de la DSI, nous nous inscrivons dans cette politique. Le service regroupe principalement des chefs de projet disposant de compétences liées aux métiers de Bluestar Silicones. Nous externalisons les compétences informatiques qui ne sont pas liées à notre cœur de métier. Pour les déploiements autour de SAP, nous avons une équipe de gestionnaires disposant d'une expertise dans ce progiciel. Ils sont chargés de porter les processus métiers de l'entreprise reposant sur l'ERP.
Nous avons également des ressources pour le help desk concernant nos applications SAP, et l'administration des données. Des missions qui sont proches elles aussi des métiers de l'entreprise.
| Source : JDN Solutions | |
| Effectif | 24 personnes |
| Postes de travail | 900 (Windows XP et Microsoft Office) |
| Progiciel de gestion | SAP |