Ces administrations qui ont choisi l'Open Source Comment la Mairie de Marseille a migré vers Open Office

"Quand on peut utiliser du Logiciel Libre, on le fait", explique, pragmatique, Jean-Marie Angi, DSI de la Mairie de Marseille depuis début 2010. Une structure qui a choisi, il y a 2 ans, de remplacer la suite Office par OpenOffice.

Pour 5 000 licences Office destinées aux ordinateurs des 120 sites de la Mairie, le montant total est conséquent et dépasse largement les 150 000 euros. Migrer vers Office 2007 est donc écarté. Mais la transition vers OpenOffice est délicate : sur les plus de 400 applications utilisées, certaines s'appuient sur Office. Et non des moindres puisqu'elles peuvent servir pour des documents officiels, comme les permis de construire par exemple.

"Au début, certains râlent, puis ils s'approprient l'outil" Jean-Marie Angi - DSI, Mairie de Marseille

ROI et déploiement

Avant d'envisager la migration, tout un travail d'étude en amont a dû être conduit par la DSI pour dresser une cartographie du SI afin de qualifier les applications se servant d'Office "Cela semblait complexe, mais faisable. La DSI a donc sauté le pas. Mais il ne faut pas se focaliser uniquement sur l'économie réalisée en se dispensant d'acheter des licences, car la migration entraîne de nombreux frais, avant en étude et méthodologie, puis pendant en développement et après, en études, formation et accompagnement au changement", énumère Jean-Marie Angi. De nombreuses ressources sont mobilisées : un chef de projet DSI, un responsable de la formation aux RH, un prestataire (chef de projet, hotliner, gestion des documents.... ). Bref, l'opération n'est pas rentable les deux premières années.

Le déploiement progressif rencontre son inévitable lot de mécontentements. "Au début certains râlent, en disant que cela marche moins bien. Puis après, ils s'approprient l'outil", a constaté Jean-Marie Angi. Le sacrosaint Excel ne manque pas trop à ses accros ? "C'est comme pour Word : à part quelques spécialistes, peu de personnes exploitent réellement tout le potentiel de tels outils. C'est une fraction minime", balaye Jean-Marie Angi, qui estime avoir, au final,  rencontré "assez peu de levée de bouclier."

le tableur d'open office.
Le tableur d'Open Office. © Open Office

A ce jour, la migration a été réalisée sur 75% des postes. La transition, entre autres aidée par Linagora, un prestataire auquel la Mairie de Marseille a fait plusieurs fois appel, se passe tellement bien qu'elle a même été accélérée. "Avec des employés s'échangeant souvent des documents, j'ai intérêt à avoir un parc homogène", explique Jean-Marie Angi.

Si les contraintes budgétaires pèsent fortement sur ses choix d'investissements, le recours au libre est loin d'être systématique à la DSI de Marseille. JPBM, J2EE, Eclipse côtoient des systèmes propriétaires. Migrer vers l'OS Linux, comme dans la gendarmerie, a été étudié, mais le changement a été considéré comme "trop important" et "trop risqué" par Jean-Marie Angi, qui résume : "Je n'ai pas de dogme en la matière. Je ne suis ni un défenseur du Libre, ni de Microsoft, juste de la DSI de Marseille."