Le chômage diminue pour la 3ème année consécutive dans le secteur informatique

Après la crise des années 2001-2003, les recrutements sont repartis à la hausse et cela sans interruption jusqu'à aujourd'hui. Mais la baisse du nombre de chômeurs tend à ralentir.

Le dernier rapport émis par le Munci, association professionnelle et syndicale des informaticiens, dresse un bilan chiffré de l'évolution en matière d'emploi dans le secteur informatique. Un bilan plutôt positif, puisque le nombre de demandeurs d'emplois ne cesse de chuter : - 8367 demandeurs d'emplois en 2006, - 5476 demandeurs d'emplois en 2007, et - 2646 demandeurs d'emplois au 1er semestre 2008.

Selon les statistiques de la Darès, le taux de chômage de la profession se situe désormais entre 3,5% et 5,2%, pour une population totale estimée entre 17 400 et 26 200. L'informatique se situe dans la moyenne des autres professions, étant donné que selon les chiffres de l'Apec ou de l'Insee, le taux de chômage des cadres en France, tous secteurs confondus, se situe entre 3,3 et 3,8%.

Cette bonne santé du secteur se confirme par d'autres mesures chiffrées prises par l'Apec (Association pour l'emploi des cadres). Dans le secteur informatique, le nombre moyen de candidature par offre déposée est passé de 51 en 2004, à 19 seulement en 2007. A titre de comparaison, pour la moyenne des cadres, cet indicateur se situait à 50 en 2005, et à 43 en 2007. Une évolution importante car on estime à 75% de cadres la population totale d'informaticiens en France.

Toujours depuis 2005, les chiffres du Syntec informatique (syndicat patronal représentant éditeurs et SSII), font état de créations d'emplois nettes autour de 15 000 postes par an : 16 277 en 2005, 13 749 en 2006 et 15 092 en 2007. Des chiffres qui portent, selon l'Insee, a 469 000 le nombre total d'informaticiens en France en 2007. D'autre part, les entreprises du secteur affichent un certain dynamisme pour le début de l'année 2008 qui permet de rester optimiste (lire l'article du 01/08/2008).

Mais ce constat apparemment idyllique doit être nuancé, selon le Munci. Tout d'abord, l'association relève que pour près de 15 000 créations d'emplois par an, ce sont en réalité 45 000 recrutements qui sont annoncés. L'explication de cet écart tient à un fort roulement des salariés dans la profession, notamment dans les sociétés de services.

D'autre part, depuis la crise des années 2000, les créations de postes d'informaticiens s'effectuent plus souvent dans les SSII que dans les entreprises utilisatrices. Les clients ayant même parfois recours à de la main d'oeuvre étrangère (offshore), plutôt qu'à des SSII françaises. L'avantage, pour le client, étant de pouvoir ajuster ses coûts informatiques en fonction de son activité, et de répercuter donc les licenciements sur un prestataire.

Par ailleurs, des catégories d'informaticiens se trouvent toujours dans des situations plus compliqués que d'autres. Ainsi, il est plus difficile de retrouver un emploi pour des personnes de plus de 40, voire 50 ans que pour des profils plus jeunes. De même, les ingénieurs trouvent plus simplement un travail qu'un technicien en informatique. Enfin, certaines compétences se trouvent êtres plus recherchées (consultant SAP, responsable hotline, consultant sécurité, gestionnaire de bases de données), que d'autres.