La convergence : un enjeu d’avenir pour les systèmes d’information

La convergence des SI est un des enjeux clés de la convergence dans le secteur des télécoms et médias

Le terme de convergence est d’abord né dans le secteur des télécoms où il avait deux assertions.
D’une part la convergence entre les télécoms et les médias (le contenant et le contenu) et d’autre part la convergence au sein des opérateurs télécoms entre le fixe, le mobile et Internet. De ces deux sens primaires, se développe de plus en plus une troisième définition qui est celle de la convergence intersectorielle quand des entreprises de différents secteurs proposent des services ou produits au confluent de leurs différents secteurs. La convergence télécom-média était le premier exemple mais le développement du m-paiement (croisement télécom et banque), des smart grids, smart home voire smart cities (croisement technologies, utilities et BTP), de la e-santé (croisement internet, pharmacie, santé) illustrent des cas de figure en plein développement.
La convergence entre ces secteurs est possible grâce au développement des technologies numériques qui facilitent les échanges rapides d’informations numérisées entre les différentes parties prenantes du nouvel éco-système. Il est d’ailleurs intéressant de voir que, depuis quelques années, certains pays africains sont au cœur de ces innovations (m-paiement, e-santé). Cette dimension numérique rend fondamental le rôle des systèmes d’informations et ce à triple titre. Premièrement, c’est une évidence, les TICs étant au cœur de la convergence intersectorielle, les SI sont une brique clé.
Deuxièmement, s’agissant souvent d’informations importantes (transfert d’argent, données médicales, données personnelles, etc.) la sécurisation des échanges est et restera une dimension incontournable. Enfin, et c’est ici la question la plus complexe, il s’agit bel et bien de faire converger des SI non seulement d’entreprises mais aussi de secteurs différents.
Ce dernier point est l’enjeu essentiel. Lors d’une fusion entre deux entreprises, depuis des années des études nous montrent que les deux questions clés sont la gestion des hommes et les systèmes d’informations. Même si ces derniers sont basés sur des processus, outils différents il n’en demeure pas moins que leur finalité est là même puisque ces fusions sont généralement dans le même secteur. Dans le cadre de la convergence intersectorielle, la complexité est bien plus grande.
D’une part le véhicule juridique est variable (joint venture, filiale commune, offre ad hoc) et surtout, d’autre part, il s’agit sur la dimension SI de faire « converger », stricto sensu, deux SI de nature et d’objectifs à l’origine conçus pour des secteurs différents et donc souvent pour des finalités opérationnelles divergentes. Certes l’intérêt est de bénéficier des savoir-faire de chacun (gestion de facture, gestion de comptes clients, gestion de SI scientifique, SI de production, etc.) mais il s’agit de les faire travailler ensemble !
C’est donc bel et bien un défi pour les DSI que d’arriver à faire leur propre convergence (tel que définie ici) car ce sont des langages différents (la notion de carte prépayée n’a pas le même sens dans les télécoms et dans la banque), des manières différentes de travailler, des sensibilités au risques différentes, etc. C’est aussi pour eux une manière de moderniser leur travail en s’ouvrant aux pratiques d’autres secteurs. Là encore le succès de l’opération est avant tout une question d’hommes et de femmes.