Comment l'Open Source School prépare sa première rentrée

Comment l'Open Source School prépare sa première rentrée Lancée à l’initiative de Smile et l'Epsi, notamment, la première école dédiée à l'open source est sur de bons rails. Mais le projet est vaste, et il reste encore du pain sur la planche.

Dans quelques mois, en septembre, l'Open Source School va ouvrir ses portes, dans plusieurs villes en France. S'il existe de nombreuses écoles d'informatique, celle-ci est d'un nouveau genre puisqu'elle va concentrer ses enseignements sur une partie bien particulière de l'informatique : l'open source. Un secteur en pleine croissance, qui a du mal à embaucher. Le potentiel est donc là : d'après une récente étude réalisée par PAC, le secteur de l'open source représente déjà 50 000 emplois en France, et va générer 4 à 5 000 créations nettes d'emplois chaque année d'ici 2020.

En vue de répondre à ce besoin, l'initiative a été imaginée, puis portée par un acteur bien connu du secteur, l'intégrateur de solutions open source Smile. Le projet a pu obtenir un financement conséquent de l'Etat (1,4 million d'euros) dans le cadre du programme d'investissements d'avenir. Smile s'est aussi associée à l'école informatique Epsi.

"Nous n'aurions jamais été capables de lancer seuls cette école" (Grégory Becue, Smile)

"Nous n'aurions jamais été capables de lancer seuls cette école. Nous avons peut-être joué le rôle d'étincelle, mais nos compétences n'auraient pas suffi, et ce sont les synergies avec l'Epsi qui nous ont permis de faire avancer le projet et de le concrétiser", tient à préciser Grégory Becue, directeur associé de Smile, et co-fondateur de l'école. L'Open Source School, également appelée "OSS", va pouvoir profiter des locaux et campus de l'Epsi, et ainsi pouvoir se lancer, dès la rentrée prochaine, dans pas moins de 6 villes : Bordeaux, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, et Paris.

D'autres entreprises bien visibles dans l'open source ont rejoint le projet. C'est le cas d'Acquia, SensioLabs, Alter Way, Jahia, Red Hat ou encore Talend, entre autres. Le Conseil National du Logiciel Libre, ou CNLL, qui regroupe 400 entreprises françaises spécialisées dans le logiciel libre, est également partenaire. Cela tombe bien, "nous ne voulions pas que l'école soit seulement 'l'école de Smile'", commente Gregory Becue. Ces entreprises partenaires vont bien sûr pouvoir embaucher les élèves à leur sortie de l'école… mais aussi dès leur intégration, car la formation, qui dure trois ans, est en alternance. Et l'école pourra placer les élèves chez ces partenaires dès leur admission – ils pourront également trouver un employeur de manière indépendante, mais cela devra être validé par l'école.

500 étudiants

100, peut-être 120 étudiants sont attendus, dès l'année prochaine – soit une vingtaine par campus. D'ici 3 ans, l'Open Source School devra en accueillir 500. "La formation intéresse déjà des étudiants de l'Epsi", fait savoir Laurent Espine, le directeur national de l'Epsi, qui va aussi diriger l'Open Source School. 

Plus de 400 candidats se sont déjà manifestés

L'école va admettre des élèves qui ont un bac+2, comme ceux issus d'un BTS ou d'un DUT. Les dossiers des prétendants sont actuellement évalués. Un questionnaire en ligne, de culture générale, de français, d'anglais et de logique, doit permettre de faire un autre tri. Enfin, un entretien individuel déterminera l'admission, cet été.

A la clé : trois ans d'études, pensés pour former des développeurs et des chefs de projet open source principalement, mais aussi des entrepreneurs. Trois ans sanctionnés par un diplôme reconnu par l'Etat (RNCP de niveau I), mais pas par la Commission des Titres d'Ingénieur (CTI)– l'école ne délivre donc pas un diplôme d'ingénieur. "La formation s'appuie sur 75% d'intervenants professionnels, ce qui est difficilement compatible avec la CTI", fait valoir Laurent Espine. Mi-avril, plus de 400 candidats s'étaient déjà manifestés, mais le nombre va continuer à croître, car la communication vient de commencer. Les inaugurations des campus auront lieu en mai et en juin.

Des Moocs bientôt en ligne

L'école, dont le lancement, il y a quelques semaines, a pu surprendre des observateurs, est donc sur de bons rails pour accueillir sa première promotion dans quelques mois. La machine est lancée. Le chantier ne va toutefois pas s'arrêter là.

D'autres projets, ambitieux, sont en cours. Des Moocs, notamment : 4 devront être proposés avant la fin de l'année, et, en tout, une quinzaine devraient voir le jour. Des centaines de supports de formation vont aussi être mis en ligne, adoptant le format "open source, réutilisable", et abordant des technologies classiques, comme Linux, mais aussi des technologies de pointe, comme Docker ou Hadoop.  

Enfin, l'école ne va pas se limiter à la formation initiale, et compte créer des cycles de formation continue. Des programmes qui pourront aussi servir dans le cadre de retours à l'emploi (via POE, Préparation Opérationnelle à l'Emploi). Le site web dédié est en cours de réalisation, mais un riche catalogue de formations continues, toujours centrées sur l'open source a déjà été élaboré, avec des cours sur l'infrastructure, les solutions d'e-commerce, les messageries, les serveurs web, les ERP Big Data, les CMS… "Cela représentera 5000 jours de formations par an", annonce Gregory Becue.