Start-up : cinq pépites dénichées par... Fabrice Grinda

Start-up : cinq pépites dénichées par... Fabrice Grinda Fabrice Grinda, business angel hyperactif outre-Atlantique, livre au JDN sa sélection de cinq start-up prometteuses.

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Fabrice Grinda. © Service de presse

Le JDN vous propose régulièrement de découvrir une sélection, par les acteurs phares de l'écosystème français, des start-up les plus prometteuses qui se développent en France et dans le monde. Voici celles choisies par Fabrice Grinda, fondateur d'Aucland.fr, Zingy et OLX et business angel ultra actif basé à New York -il compte plus de 150 sociétés au portefeuille.

 Makespace

Makespace est à l'origine d'un service de stockage à la demande. La start-up fondée à New York en 2013 a levé 10 millions d'euros.

Pourquoi avoir choisi cette start-up ? "Dans les grandes villes, l'immobilier coûte très cher. Les sociétés de stockage qui permettent aux particuliers de déposer leurs affaires et de faire de la place sont très nombreuses aux Etats-Unis et beaucoup d'entre elles valent des milliards de dollars. C'est un métier offline qui réussit très bien. Mais l'expérience utilisateur est mauvaise : le client doit emballer ses paquets, les emmener, etc... Makespace supprime ces inconvénients en automatisant le service. La société envoie des boîtes aux clients. Avant de les fermer, une photo de l'intérieur de chaque boîte est prise pour permettre de retrouver rapidement ce que l'on a mis dedans, et de redemander une seule boîte si besoin. Un coursier se charge ensuite de prendre les boîtes et de les stocker en dehors des villes, là où le prix au m² est bien plus faible. Je trouve intéressantes toutes ces places de marché qui font l'intermédiaire et améliorent l'expérience utilisateur."

 Checkr

Fondé à San Francisco, Checker automatise le processus de vérification d'antécédents. La start-up a levé 9 millions de dollars en octobre 2014.

Pourquoi avoir choisi cette start-up ? "Les millenials, la nouvelle génération, n'ont pas envie d'avoir des emplois fonctionnels avec des horaires fixes dans de grandes entreprises. Beaucoup veulent être ce que l'on appelle ici, aux Etats-Unis, des "contractors" : des entrepreneurs qui choisissent leurs horaires et sont payés à la mission, comme chez Uber par exemple. Or, dans la nouvelle mouvance des places de marché, il y a un grand besoin de ce type de profil... Mais les sociétés doivent pouvoir s'assurer que les personnes recrutées sont sérieuses. Checkr utilise les informations des casiers judiciaires, des historiques de crédit, mais aussi les réseaux sociaux pour faire des recherches sur les candidats. L'API est très simple et déjà utilisée par de nombreuses sociétés, comme Uber ou Instacart.

Checkr enregistre des volumes incroyables. Les fondateurs sont passés par Y Combinator il y a un an. Je voulais investir, mais la valorisation a explosé pendant le tour de table. Checkr fait partie de toute cette mouvance de sociétés destinées à répondre aux besoins des places de marché, comme celles qui aident les utilisateurs d'Airbnb à fixer les prix et à faire du yield management par exemple."

 Cargomatic

Cargomatic est une plateforme qui met en relation localement entreprises ayant besoin de livrer et camionneurs. Basée à Los Angeles, la start-up a levé 10,6 millions de dollars depuis sa création.

Pourquoi avoir choisi cette start-up ? "Quand des containers qui arrivent de Chine, par exemple, sont amenés à Los Angeles et doivent encore être transportés à New York ou Chicago, ou du port à un entrepôt de Los Angeles, il faut faire appel à une société de transport, négocier les prix... Le marché est très fragmenté. Cargomatic est le Uber du transport de fret : la start-up a signé avec des camionneurs indépendants et centralise tout sur sa plateforme. Les chauffeurs à qui il reste de la place dans le camion n'ont plus qu'à accepter les demandes en ligne. Cargomatic enregistre plus de 10 millions de transactions par an et prélève une commission de 20% sur chaque transaction. Aujourd'hui, la start-up est présente à Los Angeles et New York mais va s'étendre à d'autres villes grâce à une récente levée de fonds."

 Doordash

Doordash permet à de petits restaurants de se lancer dans la livraison à domicile. La start-up basée à Palo Alto, en Californie, a levé près de 60 millions de dollars depuis sa création, en 2013.

Pourquoi avoir choisi cette start-up ? "Seuls 30% des restaurants proposent la livraison aux Etats-Unis. Doordash permet aux autres de se lancer en s'occupant de la livraison et prend une commission de 15% sur chaque achat. Ensuite, la start-up fait payer la livraison au client. Cela permet aux restaurants d'augmenter leurs profits, d'autant qu'ils n'ont pas besoin de livreurs ni de serveurs pour cette partie de leur activité."

 Wish

Wish est une plateforme e-commerce sur mobile. Basée à San Francisco et fondée en 2011, la start-up a déjà levé 578 millions de dollars.

Pourquoi avoir choisi cette start-up ? "Cette plateforme de commerce en ligne fait de la curation de produits. C'est un Pinterest 100% axé achat. Wish enregistre des centaines de millions de dollars de chiffre d'affaires. L'interface utilisateur est exceptionnelle. Les produits sont peu chers car Wish source en Chine, notamment. La start-up est énorme aux Etats-Unis et commence à le devenir en Europe. Elle est en train de s'emparer de toute la frange de l'e-commerce de vêtements peu chers."

Fabrice Grinda a étudié l'économie à Princeton, puis a créé Aucland.fr en France en 1998 (revendu au fonds d'investissement de Bernard Arnault), puis Zingy (revendu à ForSide en 2004 pour 80 millions de dollars) et OLX (rendu à Naspers en 2010) aux Etats-Unis. Installé à New York, Fabrice Grinda investit dans de nombreuses sociétés et lance aussi des start-up en confiant la direction à des proches.

N.B. Fabrice Grinda n'a investi dans aucune des cinq start-up ci-dessus.