Trading media : le britannique MiQ s'empare de Grasp

Trading media : le britannique MiQ s'empare de Grasp L'adtech française à l'ascension fulgurante gardera son indépendance au sein du groupe qui s'appuiera sur elle pour renforcer sa présence en Europe.

La start-up française Grasp, devenue une solution SaaS de référence auprès de media traders d'agences médias notamment à l'international, annonce ce lundi 6 novembre son rachat par le groupe anglais MiQ, spécialisé en achat média programmatique, data science et analytics. Le montant de la transaction n'est pas dévoilé.

Créée fin 2020 et incubée chez HEC, l'adtech s'est d'abord spécialisée dans la prévention et la correction d'erreurs de configuration de campagnes publicitaires en programmatique, social et search au service des équipes opérationnelles des agences. "Pour un million d'euros de budget média, il y aurait en moyenne 45 000 euros de pertes. Les principales causes étant les sur-dépenses accidentelles, l'erreur humaine lors de la configuration de la campagne ou encore la fraude. Grasp permet d'éliminer, de manière automatisée et préventive, toutes les erreurs de configuration des campagnes", indique l'entreprise dans un communiqué.

La start-up a connu une ascension fulgurante en moins de trois ans : avec un chiffre d'affaires de "plusieurs millions d'euros" réalisé à 70% à l'international sans recours à des capitaux externes, Grasp est déjà rentable. Surtout, sa solution SaaS sert 8 000 media traders travaillant pour cinq des six principaux groupes d'agences médias, parmi lesquels Dentsu et WPP. En parallèle, l'entreprise a développé un deuxième produit, taxo.gg, lancé en 2021 pour assurer la conformité de la taxonomie des données qui sont injectées dans les outils de business intelligence et data lakes d'une vingtaine d'entreprises, un business naissant qui a déjà séduit de gros groupes tels que Pepsico et L'Oréal.

Une si belle histoire ne pouvait passer longtemps inaperçue. Ce sont d'ailleurs des clients communs aux deux entreprises qui ont fait découvrir la solution française aux Britanniques de chez MiQ, comme le relate au JDN Paul Silver, global president, corporate development chez MiQ. "Nos clients nous ont fait des retours extrêmement positifs au sujet du produit et des équipes de Grasp, une solution qui règle des problèmes opérationnels récurrents dont on ne parle pas souvent dans les journaux mais qui représentent des défis bien réels. Nous les avons rencontrés et avons tout de suite été interpellés par le nombre de clients mondiaux et le volume des recettes qu'ils ont réussi à conquérir en si peu de temps", relate-t-il.

Une brique qui va comme un gant à cet acteur de la publicité programmatique peu connu en France, mais respecté dans le marché anglo-saxon et global, majoritairement auprès des big six et de plus de 750 agences indépendantes dans le monde. Avec des recettes devant dépasser les 600 millions de dollars cette année, MiQ revendique 18 bureaux employant 1 200 personnes en Amérique, Asie et Europe. Son empreinte plus discrète en Europe devrait rapidement évoluer avec de nouveaux projets de fusions et acquisitions en vue, y compris en France.

Désormais dans le giron de MiQ, Grasp entend doubler dans les mois à venir son équipe composée de 10 salariés. "Grasp ne changera pas de nom et gardera son autonomie", assure son CEO, Pierre-Lou Dominjon. Ensemble, les deux entreprises entendent se servir des leviers commerciaux communs pour renforcer leur développement.