SQL Server 2012 : Microsoft entend plus que jamais challenger Oracle

SQL Server 2012 : Microsoft entend plus que jamais challenger Oracle Capacité à supporter des applications critiques, Big Data, fonctions de reporting temps réel intégrées... L'éditeur fait monter sa base de données en gamme, sans gonfler les prix.

C'est aujourd'hui que Microsoft dévoile SQL Server 2012, en version RTM - ou Release to Manufacturing. Avec cette nouvelle version (nom de code : Denali), l'éditeur compte se poser plus que jamais en challenger d'Oracle. La version finale de SQL Server 2012 sera commercialisée à partir du 2 avril.
 

"Lors des TechDays début février , nous avons annoncé que notre part de marché sur le segment des bases de données était de 42% en volume, devant celle d'Oracle. En valeur, Oracle reste devant nous du fait de notre politique de prix beaucoup plus agressive", nous explique Jérôme Trédan, directeur des serveurs et plates-formes de cloud chez Microsoft France, lors d'un entretien exclusif. "Avec cette septième édition de SQL Server, nous avons désormais pour objectif de concurrencer Oracle sur le terrain des systèmes critiques." Le ton est donné. (Lire l'article : Comment ajouter une colonne, avec une valeur par défaut, dans une table SQL existante ?)

 

Des prix plus compétitifs


Quels sont les arguments mis en avant par Microsoft pour se poser en rival de la base Oracle ? D'abord, la politique de prix. Sur ce point, l'éditeur affirme que sa base en version d'entrée de gamme (standard) représente un tiers du coût du serveur de données de son compétiteur, à édition équivalente.

Une logique de stockage en colonnes fait son apparition

Autre point fort mis en avant : à la différence d'Oracle qui découple sa plate-forme de Business Intelligence de sa base historique (Oracle Hyperion repose sur sa propre base de données, baptisée Essbase), Microsoft associe son serveur à une couche décisionnelle. L'éditeur propose d'ailleurs une version de son produit conçue pour répondre spécifiquement aux besoins décisionnels : SQL Server BI. A l'occasion de la sortie de SQL Server 2012, le groupe s'est particulièrement attaché à enrichir les fonctionnalités décisionnelles de son produit. Un élément qui a été jugé stratégique face à Oracle.


"Avec SQL Server 2012, nous avons ajouté un composant, appelé PowerView, qui permet d'explorer les données selon des modèles métier définis en amont, de les visualiser, puis des les sauvegarder dans Sharepoint et les exporter vers PowerPoint", détaille Jean-Marc Monfort, chef de produit SQL Server chez Microsoft France. Toujours en matière de traitement de données, Microsoft a également mis à jour sa couche de Master Data Management, et introduit un outil (Data Quality Services) dessiné pour nettoyer et gérer ainsi la qualité des données. "Il permet par exemple de vérifier qu'une adresse est correctement formulée en se basant sur un référentiel", complète Jean-Marc Monfort.

 

Démocratiser le Big Data


Mais face à Oracle, Microsoft entend également démocratiser le Big Data. Les arguments du groupe dans ce domaine ? "Nous proposons des connecteurs pour lancer des traitements Hadoop depuis SQL Server, et ce que quelle que soit la distribution Hadoop", indique Jérôme Trédan. Microsoft en profite d'ailleurs pour annoncer une deuxième pré-version de la distribution d'Hadoop pour Azure. Deux nouveaux beta testeurs de la solution sont mis en avant : WebTrend (qui fait appel à Hadoop Service Preview for Windows Azure pour les besoins d'analyse statistique de ses solutions de suivi de trafic Web) et l'université de Dundee aux Etats-Unis.

Microsoft avance une alternative à Oracle Exalytics

Toujours en matière de Big Data, un nouvel index compressé adossé à une logique de stockage en colonnes fait également son apparition. "L'objectif est de stocker de gros volumes de données non-structurées par le biais d'association clé/valeur", explique-t-on chez Microsoft. Un mécanisme combiné à un processus d'exécution en mémoire qui, au total, vise à limiter le nombre d'entrées et sorties. "Au final, cette possibilité baptisée xVelocity permet de multiplier entre 8 à 20 les performances sur la plupart des traitements, et par 100 dans certains cas."


Face à l'appliance Oracle Exalytics (dont le coût total de possession est estimé à 3 millions de dollars par certains analystes), Microsoft avance de son côté un programme de partenariat avec quatre constructeurs de serveurs : IBM, Bull, HP et Dell. Dans le cadre de ces accords, des déclinaisons de SQL Server sont proposées pour être embarquées sous forme de serveurs. Il s'agit notamment de SQL Server Fast Track Data Warehouse (pour les entrepôts de données en boîtier) et Parallel Data Warehouse (pour les architectures massivement parallèle).


Du côté de la tarification, le modèle évolue pour mieux coller aux environnements virtualisés de type cloud computing. Ainsi, l'édition Entreprise implique une licence par cœur de processeur (indépendante du nombre de machines virtuelles embarquant SQL Server utilisées sur la plate-forme du client). L'édition SQL Server BI conserve un modèle de licence en fonction du nombre d'utilisateurs ou de terminaux connectés. Pour l'heure, Microsoft communique sur une douzaine de clients faisant partie du programme de test de SQL Server 2012, dont deux français : Areva et Orange.