Microsoft abandonne son rôle d'observateur chez OpenAI à cause d'enjeux réglementaires

Microsoft abandonne son rôle d'observateur chez OpenAI à cause d'enjeux réglementaires Les régulateurs européens et américains s'inquiètent de l'influence potentielle de Microsoft sur la start-up d'intelligence artificielle.

Dans un contexte de surveillance réglementaire accrue, Microsoft a choisi de renoncer à son siège d'observateur au conseil d'administration d'OpenAI. Cette décision intervient après des mois de progrès significatifs au sein de la start-up spécialisée en intelligence artificielle. Microsoft cite l'amélioration de la gouvernance d'OpenAI comme raison principale de son retrait, tout en répondant aux préoccupations des autorités antitrust en Europe et aux États-Unis.

Contexte et décision de Microsoft

Microsoft avait initialement pris un siège d'observateur non-votant au conseil d'administration d'OpenAI en novembre dernier. Cette position permettait à Microsoft d'assister aux réunions du conseil et d'accéder à des informations confidentielles sans avoir de droit de vote sur des décisions cruciales telles que la nomination des directeurs. Cependant, les régulateurs européens, britanniques et américains ont exprimé des inquiétudes quant à la possibilité que Microsoft exerce une influence excessive sur OpenAI.

Dans une lettre datée du 9 juillet, Microsoft a annoncé sa décision de renoncer à ce siège, affirmant selon Reuters : "Au cours des huit derniers mois, nous avons été témoins de progrès significatifs réalisés par le nouveau conseil d'administration et nous sommes confiants dans la direction de l'entreprise. Compte tenu de tout cela, nous ne croyons plus que notre rôle limité en tant qu'observateur soit nécessaire".

Réactions des parties prenantes

Un porte-parole d'OpenAI a confirmé la nouvelle approche de l'entreprise, qui consistera à organiser des réunions régulières avec ses partenaires stratégiques, y compris Microsoft et Apple, ainsi que des investisseurs tels que Thrive Capital et Khosla Ventures. Selon le Financial Times, Apple, qui était pressenti pour prendre ce rôle d'observateur, a finalement décidé de ne pas le faire.

Les régulateurs européens ont déclaré le mois dernier que le partenariat entre Microsoft et OpenAI ne serait pas soumis aux règles de fusion de l'UE, car Microsoft ne contrôle pas OpenAI. Cependant, ils ont indiqué qu'ils chercheraient des avis de tiers sur les clauses d'exclusivité de l'accord. De leur côté, les régulateurs britanniques et américains continuent d'avoir des préoccupations concernant l'influence de Microsoft sur OpenAI et l'indépendance de ces derniers.

Impact sur le secteur de l'IA

La relation entre Microsoft et OpenAI reste complexe, avec les deux entreprises en concurrence croissante pour vendre des technologies d'intelligence artificielle aux clients d'entreprise. Microsoft cherche à diversifier ses offres d'IA au-delà d'OpenAI, notamment en recrutant le PDG d'Inflection pour diriger sa division IA grand public. Cette diversification est perçue comme une tentative de démontrer son indépendance et de répondre aux préoccupations antitrust.

Microsoft a investi plus de 10 milliards de dollars dans OpenAI, une démarche qui a soulevé des questions sur le niveau de contrôle et d'influence qu'elle exerce sur la start-up.