Vous avez 9 chances sur 10 de mettre votre enfant en danger si vous lui avez acheté un jouet sur l'un de ces trois sites Internet

Vous avez 9 chances sur 10 de mettre votre enfant en danger si vous lui avez acheté un jouet sur l'un de ces trois sites Internet 86% des jouets vendus sur certaines marketplaces présentent des risques sévères pour la santé des enfants, selon une nouvelle étude. Un constat alarmant à quelques semaines de Noël.

Noël approche et des millions de jouets vont bientôt trôner sous les sapins français. Mais tous ne sont pas aussi inoffensifs qu'ils en ont l'air. Une étude menée par Toy Industries of Europe, en collaboration avec la Fédération française des industries Jouet Puériculture, vient de révéler des chiffres qui glacent le sang : 96% des jouets achetés auprès de vendeurs tiers extra-européens sur les marketplaces en ligne sont non conformes aux exigences de sécurité européennes.

Pour parvenir à ce constat accablant, la fédération française a acheté 70 jouets qu'elle a ensuite fait tester par un laboratoire agréé indépendant. Résultat : au-delà de la simple non-conformité réglementaire, 86% de ces produits s'avèrent carrément dangereux et présentent des risques sévères pour la sécurité et la santé des enfants. Un taux qui dépasse même celui de 80% révélé dans l'étude publiée il y a tout juste un an, en octobre 2024.

Les plateformes passées au crible ne sont pas des inconnues. Sept marketplaces ont été examinées : Shein, Temu, AliExpress, Amazon Marketplace, Cdiscount, Fruugo et Joom. Les trois premières défrayent régulièrement la chronique pour leurs pratiques commerciales controversées. Cette fois, c'est la sécurité des plus jeunes qui est en jeu.

Les dangers identifiés chez les jouets  achetés sur Shein, Temu et AliExpress sont multiples et particulièrement préoccupants. De nombreux jouets destinés aux plus petits contiennent des éléments de taille réduite qui peuvent être ingérés ou inhalés, exposant les enfants à un risque d'étouffement. Pire encore, certains produits donnent un accès direct aux piles boutons, y compris celles au lithium, ce qui expose les enfants à des dangers sévères de lésions internes. Des ventouses amovibles ont également été repérées sur plusieurs articles : elles peuvent bloquer les voies respiratoires et provoquer une suffocation.

Détail encore plus inquiétant : certains jouets identifiés et notifiés comme dangereux en 2024 sont toujours disponibles à la vente, parfois auprès des mêmes vendeurs tiers, et demeurent tout aussi non conformes et dangereux qu'il y a un an. Les alertes portées auprès des autorités n'ont manifestement pas suffi à faire disparaître ces produits des catalogues en ligne.

Cette nouvelle alerte n'est pas isolée. Fin octobre dernier, l'UFC-Que Choisir, associée à trois autres organisations de défense des consommateurs danoise, belge et allemande, avait déjà tiré la sonnette d'alarme. L'association avait acheté 54 chargeurs sur Temu et Shein, ainsi qu'autant de jouets sur chacune des deux plateformes, de manière totalement aléatoire. Les résultats étaient déjà préoccupants : sur les 54 chargeurs USB testés, quatre présentaient des circuits à haute et basse tension trop proches l'un de l'autre, au risque de provoquer des arcs électriques, et 14 ont chauffé au-delà de la température maximale autorisée de 87 degrés. Concernant les jouets, la moitié des produits contrôlés comportaient de petites pièces qui se détachent trop facilement.

Face à ces révélations, Shein avait assuré avoir mis en œuvre son protocole standard pour retirer les produits incriminés de la vente à l'échelle mondiale. Le géant de la fast-fashion, sous le feu des critiques depuis son installation au Bazar de l'Hôtel de Ville à Paris, a même pris la décision radicale de retirer l'ensemble des vendeurs tiers présents sur sa plateforme. Les autres acteurs, en revanche, n'ont pas suivi cette voie. Temu et AliExpress ont conservé leurs marketplaces et continuent de vendre des références considérées comme dangereuses pour les consommateurs européens, selon les fédérations du jouet.