Oracle sonne la charge sur le marché du datawarehouse

Le fournisseur de progiciels créé la surprise en lançant une offre appliance regroupant serveurs de stockage et de bases de données. Le combat s'annonce rude sur un marché de l'entrepôt de données où l'argument tarifaire apparaît décisif.

Un tremblement de terre. En lançant sa première appliance de stockage haut de gamme pour entrepôts de données, Oracle compte autant marquer les esprits que tailler des croupières aux spécialistes du stockage que sont EMC, Netezza ou encore Teradata.

Allié pour l'occasion avec le constructeur HP, l'éditeur américain de progiciels et de bases de données a en effet créé la surprise à l'occasion de sa conférence OpenWorld par l'étendue des capacités de traitement et de volumétrie annoncées pour sa nouvelle offre.

Afin de mettre tous les atouts de son côté, le tandem Oracle/HP a ainsi pris soin de proposer un système packagé, disponible en un unique rack, et articulé autour de 2 solutions complémentaires que sont Oracle Exadata Storage Servers d'une part et HP Oracle Database Machine d'autre part.

Concrètement, Oracle Exadata Storage Servers se présente sous la forme d'une baie de 14 serveurs de stockage apportant une capacité de stockage maximale de 168 To de données et pas moins de 14 Go/s de bande passante, rendue possible par le choix d'une architecture matérielle d'entrée-sortie serveur de type InifniBand.

L'éditeur tente de mêler habilement ses serveurs de bases de données aux serveurs de stockage en grille

L'autre facette de son offre se prénomme HP Oracle Database Machine. Elle est soutenue par une batterie de serveurs de bases de données maison (soit 8 serveurs HP ProLiant DL360), équipés de processeurs Intel 64 bits, tournant sous la distribution Oracle Enterprise Linux. A noter : alors qu'HP s'occupe des aspects de commercialisation et de distribution, HP se charge du support matériel de cette offre combinée.

En mêlant ce cette façon ses serveurs de bases de données à des serveurs de stockage aux capacités de prise en charge de volumétrie démesurées (grid computing), Oracle, par la voix de son sémillant P-DG Larry Ellison, espère en tout cas mettre un terme au goulet d'étranglement de transfert de données entre ces deux composantes matérielles. Et améliorer de facto les performances des entrepôts de données gérant des volumétries dépassant plusieurs dizaines de téraoctets.

Mais le challenge apparaît de taille pour Oracle, et parvenir à s'imposer sur le marché des entrepôts de données et de l'OLTP (On-Line Transaction Processing) ne se fera pas sans mal. La raison ? De nombreux constructeurs historiques (Teradata en tête) mais aussi plus récents comme Microsoft n'hésitent pas à sortir les griffes.

Commercialisée à 14 000 dollars par To (auxquels vient s'ajouter 650 000 dollars par base de données), l'offre d'Oracle devra en effet compter prochainement avec celle de Microsoft depuis le rachat de Datallegro à l'été dernier, prévue d'être facturée 500 000 dollars pour 15 To de serveur de stockage, base de données comprise.

Outre l'argument du prix, espérons cette fois qu'Oracle ne se casse pas les dents sur le marché du hardware, une dizaine d'années après avoir tenté de s'imposer sur le marché du PC avec son alternative Raw Iron (en partenariat avec Sun Microsystems), face à un certain...Microsoft.