BYOC pour "Bring your own computer" : décryptage

Le BYOC, ou apporter votre propre ordinateur, présente deux approches. La première consiste à confier à l'utilisateur l'achat de son PC, la deuxième propose à ses utilisateurs une gamme étendue de postes allant par exemple du MAC ou PC.

BYOC ou Bring Your Own Computer, la traduction littérale nous dit « apporter votre propre ordinateur ». Le BYOC présente aujourd'hui deux approches. La première consiste à confier à l'utilisateur l'achat de son PC, la deuxième propose à ses utilisateurs une gamme étendue de postes allant par exemple du MAC ou PC.

Ce phénomène existe-il depuis longtemps, est-ce encore un concept ou une réalité, comment ce phénomène se traduit en entreprise, les offres éditeurs et/ou constructeurs permettent-elles au entreprise de devenir BYOC Addict, devons-nous considérer le consumérisme comme source du BYOC, quel secteur d'activité semble le plus mûr à ce concept, et le BYOC est-il vecteur d'une amélioration du TCO[1] ?

 

Nous entendons parler du BYOC depuis un peu plus d'un an. Quelques sociétés outre-Atlantique auraient franchi le pas vers cette nouvelle approche, poussées ou non par l'arrivée de la génération Y (digital Native ou Net Generation).

 

Ce phénomène semble aujourd'hui répondre à un certain nombre d'enjeux. Une chose est sûre, avant d'être BYOC l'entreprise devra garantir à ses utilisateurs l'accès à ses applications et ce, quelque soit la plate-forme d'utilisation.

 

L'entreprise est aujourd'hui tributaire du choix et de la conception de sa plate-forme technique ainsi que de son infrastructure. En effet, beaucoup trop d'applications présentent encore des adhérences avec le système d'exploitation ou le navigateur internet. Pour prétendre au BYOC, l'entreprise devra faire preuve d'ingéniosité pour trouver LA Solution. De plus, l'émergence des tablettes et des solutions valorisant la mobilité et le nomadisme, la multiplicité des offres et système d'exploitation (Google Android, Apple MacOS et Microsoft Windows) motivent les entreprises à revoir leurs visions stratégiques du poste de travail et à changer de paradigme. Nous passons du concept de standardisation à celui de la banalisation du poste de travail.

 

La virtualisation de la présentation ou du poste de travail s'affiche désormais comme la solution à l'ensemble de la problématique.

 

Le BYOC semble devenir un axe de réflexion pour les DSI. , Le BYOC est considéré  comme un vecteur permettant à l'entreprise de gagner en agilité et en performance. Ce concept présente-t-il des gains potentiels dans la réduction du TCO ? Les gains escomptés sont-ils toujours sur les OPEX[2] ou sont-ils reportés maintenant sur les CAPEX[3] ? L'achat du poste par l'utilisateur permet-il de réduire  le coût du support ?

 

Le BYOC dans sa première approche, qui consiste à confier à l'utilisateur l'achat du PC, implique de nombreuses questions :

·         A qui appartient le poste ?

·         Existe-t-il des avantages fiscaux ?

·         Quelle doit être la durée de l'amortissement ou comment peut-il être calculé?

·         Qui assure le support, la maintenance et gère l'obsolescence ?

·         Les prix des matériels grand public sont-il aussi compétitifs que ceux négociés par l'Entreprise ?

·         Le montant alloué au salarié peut être vu comme un élément discriminatoire, est-ce un avantage en nature ?

·         ...

 

Comme nous l'avons évoqué, le BYOC met en avant des technologies de virtualisation, et également le navigateur Internet. L'IT doit être en mesure de garantir le fonctionnement de ses applications dans un environnement WEB multi-Browser, comme FireFox, Safari, Chrome ou Internet Explorer. La logique combinatoire devient complexe, l'IT sera-t-elle capable d'être suffisamment agile pour se transformer, les gains escomptés seront-il supérieurs aux coûts de mise en oeuvre ? Concrètement, le BYOC présente-il un retour sur investissement (ROI) ou comme vu précédemment, le BYOC-une étape- pour répondre aux enjeux futurs ? Peut être facilite t'il l'entrée dans le Cloud afin de continuer à consommer des services, et ainsi transformer les CAPEX en OPEX ?

 

Nous avons la conviction que les applications ne doivent plus être tributaires du système d'exploitation et/ou du navigateur Internet. Les technologies de virtualisation de la présentation, applicative ou du poste de travail (VDI) se présentent comme des alternatives crédibles à l'agilité du SI et des postes de travail en entreprise. Nous sommes aussi convaincus que tous les usages ou contextes métiers ne sont pas aujourd'hui éligibles à la virtualisuation ou ne présentent pas un retour sur investissement (ROI) suffisamment intéressant. Et ceux, pour des raisons diverses comme le manque de maturité de certaines technologies ou simplement le coût de leur mise en oeuvre et d'exploitation en regard du volume d'utilisateurs à adresser.

 

Dans ce contexte, le BYOC est-il réservé aux sociétés technophiles ou peut-il cibler l'ensemble des entreprises, existe-il une limitation due au nombre d'applications ou à la complexité du SI ?


En toute objectivité, il sera judicieux de se poser les bonnes questions autour du BYOC. Comment gérer le support et la maintenance, l'obsolescence du parc, les licences, sans oublier les processus IT ou métiers, etc.  Pendant des années les entreprises se sont efforcées de standardiser pour réduire les coûts d'acquisition du matériel et des logiciels afin d'optimiser le TCO. Le BYOC n'arrive pas ici à l'encontre de ce concept malgré un changement de modèle.

 

Rédaction : Yves TAPIA Responsable de l'offre Poste de Travail et Remi Lanoy Consultant stratégique poste de travail chez SOGETI.

 

 

[1] TCO : Total Cost of Ownership /coût global de possession

ROI : Return on Investment/ Retour sur investissement

VDI : Virtual desktop Infrastructure

[2] ROI : Return on Investment sont les coûts courants pour exploiter un produit, des entreprises, ou un système.

 

[3] Les dépenses d'investissement de capital (CAPEX), se réfèrent aux coûts de développement ou de fourniture des pièces non-consommables pour le produit ou le système.